Le think tank Sport et Citoyenneté organisait le vendredi 5 décembre au Sénat une conférence sur la thématique « Sport, santé, environnement ». Voici mon intervention pour la clôture des débats.

Chers amis,

C’est avec plaisir que je viens devant pour vous dire l’attention que le parlement, en particulier le Sénat, porte à vos travaux et à vos motivations.

Vous l’avez dit, vous l’avez démontré, l’activité physique et sportive peut être un élément essentiel pour l’épanouissement et le bien être des citoyens. Elle peut et doit concourir à la santé de chacune et de chacun, car le sport est un espace d’appropriation et de respect de son corps.

Mais au delà, et c’est lié,  il faut rappeler que le sport est un élément structurant de la vie sociale, un espace d’éducation et de formation à la citoyenneté,  une source d’engagements de millions de bénévoles, qui sont souvent des repères essentiels pour les jeunes au quotidien, qui sont les garants de la qualité de la pratique quotidienne et de la réussite des manifestations sportives.

C’est lié car le bien être social, la capacité de chacun à échanger avec les autres, à s ‘imposer des règles, à se respecter et à respecter les autres, concourent à son bien être physique et mental et sa santé globalement.

Vos échanges d’aujourd’hui doivent être pris en compte dans nos prochains débats ici au Sénat en 2015 quand nous discuterons du projet de loi santé de Marisol Touraine dans le cadre de la Stratégie nationale de santé. Ce projet de loi de santé a été présenté en Conseil des ministres le 15 octobre 2014.

Il aspire à répondre à trois exigences : renforcer la prévention, faciliter la santé au quotidien et innover pour garantir l’excellence du système de santé. Je pense qu’il faudra que cette loi prenne en compte la dimension sport et santé qui lui fait défaut aujourd’hui. Comme vous le faites remarquer : avec des taux d’activité physique encore très insuffisants par rapport aux recommandations de l’OMS, la promotion du sport-santé est aussi un enjeu majeur pour les pouvoirs publics, et une source de développement pour le mouvement sportif.

Les enquêtes françaises montrent que 84 % de la population ont pratiqué une activité physique ou sportive entre 15 et 75 ans au cours de l’année écoulée. Si 45 % des Français ont exercé dans la semaine passée une activité minimale entraînant des bénéfices pour la santé (plus de 10 minutes par jour), 42 % se situent en dessous de 10 minutes, et 19 % dépassent les deux heures par semaine. Les activités les plus populaires sont la marche, la natation, le vélo, les jeux de boule, les activités gymniques et les sports d’hiver. Pour les sports organisés, le football et le tennis sont largement en tête. Les enfants, les adolescents et les jeunes adultes pratiquent plus que leurs aînés, les garçons plus que les filles. Toutefois, en France, 11 % des filles et 25 % des garçons seulement ont une activité physique conforme aux recommandations.

Je veux vous dire aussi que vous avez raison de lier sport, santé et environnement. Comme vous l’avez souligné, l’environnement naturel est le support de la plupart des activités physiques, même si sa préservation dépasse bien évidemment ce simple secteur. A l’heure où les experts scientifiques ne cessent d’alerter les opinions publiques et les gouvernements sur les risques liés au dérèglement climatique, à l’heure où notre pays a décidé d’en faire une cause essentielle et d’être à l’avant-garde de cette lutte et qu’il sera le pays d’accueil de  la Conférence Paris Climat qui se tiendra à Paris au mois de décembre 2015 (COP 21),  le sport, doit prendre sa place dans ce débat, et adapter son fonctionnement, son organisation et ses activités à ce défi mondial. Et on est loin du compte.

Je suis d’accord avec Didier LEHENAFF quand il souligne qu’on en organise 2,5 millions chaque année en France et que si on arrive à faire basculer ces profils d’organisation pour les rendre exemplaires, on fait automatiquement basculer les pratiques individuelles. Je suis également an accord avec lui lorsqu’ il relève des faits problématiques :

–       durant le Tour de France, 12 000 tonnes de déchets sont produites , que 16 millions de goodies seront distribués, dont la durée de vie est estimée à une heure trente .

–       lors du Marathon de Paris, 450 000 bouteilles plastiques, pour la plupart à moitié pleines, sont jetées par terre.

Il a raison de dire qu’un travail de fond est à effectuer auprès de tous les organisateurs, en matière de gestion des déchets et des ressources en eau, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de communication. Il faut donc repenser aussi en profondeur l’organisation des manifestations sportives, et je suis d’accord avec Anne Hidalgo que cette dimension soit essentielle dans la réflexion et la décision sur l’éventualité de l’organisation des jeux à Paris. 

Continuez votre travail de sensibilisation, et à nous parlementaires et élus de traduire dans la loi et l’action publique ce qui doit l’être.