PARIS, 18 avril 2011 (AFP) – Le Parti socialiste a demandé lundi que s’exerce « une solidarité européenne » pour les immigrés tunisiens qui « ne peuvent pas faire les frais de politiques démagogiques » et jugé que l’Europe disposait d' »outils » pour traiter leur situation.
« Ce n’est pas compréhensible, pas acceptable. La décision qui a été prise hier est tout à fait arbitraire. Ces Tunisiens avaient un document officiel qui leur permet de se déplacer dans l’espace Schengen », a jugé le sénateur David Assouline lors du point presse hebdomadaire du parti, interrogé sur les trains bloqués dimanche à Vintimille à cause d’une manifestation non autorisée en soutien aux migrants tunisiens .
« Ces pauvres immigrés tunisiens qui ont, au risque de leur vie, traversé les mers, qui ont aujourd’hui ont des papiers légaux, ne peuvent pas faire les frais de politiques démagogiques et du chacun pour soi », a-t-il assuré .
« L’Europe a des outils pour traiter la situation », notamment par la directive séjour temporaire. « L’Europe doit servir à quelque chose, notamment la solidarité doit agir en ces moments-là », a-t-il fait valoir.
« On ne peut pas continuer à faire croire en Europe que quand il y a une telle situation, c’est le chacun pour soi », a poursuivi M. Assouline.
« La France ne doit pas donner comme signe en Europe qu’elle agit pour elle contre la solidarité européenne. Il faut absolument que les dirigeants européens se mettent d’accord ».
« Il faut une solidarité européenne », a-t-il assuré, rappelant qu’une « solidarité avec beaucoup plus de réfugiés qui ont pu circuler au travers l’Europe », s’était exercée lors de la crise des Balkans.
« Il n’y a pas de raison que quand il s’agit de la Tunisie, on n’utilise pas le mécanisme ». Ce « n’est plus possible que les Etats se renvoient la balle »,
« Ces Tunisiens méritent mieux que cela, d’autant qu’il y a encore quelques semaines, on saluait leur courage », a-t-il affirmé.