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Propos de Guéant sur le Sénat: « un scandale absolu », selon Assouline (PS)

PARIS, 20 octobre 2010 (AFP) – Le sénateur PS David Assouline a estimé mercredi que les déclarations de Claude Guéant pressant le Sénat de voter la réforme des retraites constituaient « un scandale absolu » ce à quoi Eric Woerth (Travail) a rétorqué qu’il ne voyait « pas en quoi c’était choquant ».

Après un après-midi particulièrement agité au Sénat -la gauche a demandé solennellement la suspension de l’examen de la réforme-, l’élu de Paris a réagi en soirée aux propos du secrétaire général de l’Elyséee exhortant la Haute-Assemblée à ne pas se perdre en « manoeuvres dilatoires ».
« C’est un scandale absolu auquel on ne doit pas s’habituer », s’est insurgé M. Assouline.

« Quand je suis arrivé dans cet hémicycle en 2004, il était inconcevable (…) qu’on puisse dire de l’Elysée directement comment doit travailler le Sénat ! », a-t-il dit. « A tout moment, il y aurait eu quelqu’un dans vos rangs qui se serait levé et aurait dit +je n’ai jamais vu cela+ ! », a-t-il lancé.

« En plus, c’est le groupe UMP qui ralentit la séance en n’assurant même pas sa présence dans l’hémicycle », a-t-il dit en allusion à des scrutins publics, plus longs que ceux à main levée, demandés par l’UMP et qui permettent de voter pour plusieurs parlementaires.
« Nous, nous sommes prêts à aller au bout du bout », a-t-il dit alors que la gauche mène une guérilla au Sénat depuis trois semaines contre le texte.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a immédiatement rétorqué: « Je ne vois pas en quoi c’est choquant que l’Elysée, un moment, commente. Chacun a le droit de donner son opinion. Je remarque aussi que le Sénat commente beaucoup, beaucoup, ce que fait l’Elysée », a-t-il dit.

« Désormais, il faut compter sur le Sénat; l’Assemblée va plus vite que le Sénat. Les sénateurs n’ont pas voulu du temps programmé adopté par les députés, ce qui correspond bien à la réforme constitutionnelle, laquelle donne plus de pouvoirs au Parlement dès lors que celui-ci ne se perd plus en manoeuvres dilatoires », a affirmé Claude Guéant, dans une interview à Valeurs actuelles de jeudi.

« Le texte est depuis trois semaines au Sénat. Quand sera-t-il voté ? », s’est-il interrogé.