Créé le 03.02.10 à 18h51 par Oriane Raffin sur www.20minutes.fr

REGIONALES – La première secrétaire du PS veut rafler toutes les régions. Est-ce possible?…

Objectif: le grand chelem. De 20 régions présidées par le PS,Martine Aubry voudrait passer à 22, en France métropolitaine et 26 en comptant les Dom-Tom. Un tsunami rose. Mais aussi une annonce présomptueuse de la part d’un parti qui peine à rassembler.

Pour Gérard Grunberg, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF, contacté par 20minutes.fr, cet objectif «paraît compromis». «Je ne pense pas qu’ils soient capables de gagner le Languedoc-Roussillon avec une socialiste opposée à Frêche. C’est presque certain qu’ils n’arriveront pas à lui ravir la région».

«C’est un objectif, pas un pronostic»

Le politologue estime que Martine Aubry est allée «un peu vite en besogne». Pourtant, au PS, l’idée ne choque pas. «Dans toute campagne, il faut se fixer l’objectif de gagner. On veut gagner dans toutes les régions, donc on vise un grand chelem», explique David Assouline, secrétaire national à la communication et la mobilisation, contacté par 20minutes.fr.

«Je trouve très bien qu’on soit dans cet état d’esprit», poursuit-il, «il faut rester humble, mener campagne, le mériter. C’est un objectif, pas un pronostic.»

A droite, on tente de calmer les ardeurs de la première secrétaire du PS. Martine Aubry devrait «se méfier des scénarios écrits par avance» et faire preuve de plus de «modestie» sur l’issue des régionales, déclarait François Fillon mercredi matin, sur Europe1. Pour Gérard Grunberg, «21 régions (en France métropolitaine, ndlr), ce serait déjà pas si mal».

«C’est extraordinaire, la droite pourrait perdre l’Alsace»

En effet, plusieurs incertitudes subsistent quant au sort des listes PS. A commencer par l’Alsace. Cette région, traditionnellement de droite, pourrait certes basculer, selon un dernier sondage, mais pour Europe Ecologie. Dans l’entourage de Martine Aubry, on s’en félicite.

Au PS, on redresse en effet la barre. Pour le grand chelem, il n’est plus question que du PS, mais de la gauche en général. «Nous visons un grand chelem pour la gauche», rappelle David Assouline. Donc avec Europe Ecologie, l’Alsace tomberait du bon côté.

«C’est extraordinaire, la droite pourrait perdre l’Alsace», se félicite Christophe Borgel, secrétaire national chargé de la vie des fédérations et des élections, contacté par 20minutes.fr, «ce n’est jamais arrivé». Quant à la place du PS dans cette victoire, le secrétaire national estime que «le rassemblement doit être fait au second tour».

L’important: battre l’UMP

Reste la question du Languedoc-Roussillon qui divise la gauche, avec Georges Frêche d’un côté et Hélène Mandroux de l’autre. Le président sortant, qui n’a pas été investi par le PS suite à ses propos controversés sur Laurent Fabius, pourrait bien rester en place, privant le PS d’une région.

Mais «l’important c’est que Raymond Couderc (le candidat de l’UMP, ndlr) soit battu», souligne David Assouline. Pour le PS, le grand chelem pourrait donc se faire. Mais avec Europe Ecologie et Georges Frêche.