PS@CTU

Lundi 24 juin 2013

David Assouline, porte-parole du Parti socialiste

Bonjour,

Législatives partielles de Villeneuve-sur-Lot

Depuis l’élection d’hier, beaucoup d’analyses à l’emporte-pièces et de jugements définitifs s’expriment. Que les choses soient claires : nous assumons, plus, nous sommes fiers, d’avoir pris nos responsabilités le soir du premier tour, sans hésiter, en appelant au vote de barrage contre le Front National.

Sans cet appel, sans ce combat politique de la gauche, c’est le Front national qui aurait été élu et ce matin, nous serions là à commenter cette victoire pour eux et cette défaite de la République. Quelles que soient les analyses, et quelle que soit la dynamique très importante dont ce parti bénéficie en ce moment, ce n’est pas pareil d’avoir ou non un député de plus du Front national à l’Assemblée nationale.

Oui, le Front national bénéficie aujourd’hui d’une dynamique. Il fait plus de 15 000 voix, alors que Marine Le Pen en faisant 14 000 au premier tour de la présidentielle dans cette circonscription.

On peut dire que c’est le seul parti capable aujourd’hui de mobiliser tout son électorat et un peu plus, avec des transferts évidents d’électeurs de l’UMP. Ce n’est pas du tout comme on a pu le dire ici ou là grâce à des électeurs de gauche, même s’il doit y en avoir, ce n’est pas un fait significatif.

 L’UMP ne bénéficie d’aucune dynamique propre à son parti et à son candidat.

Elle ne gagne qu’avec les voix de citoyens de gauche qui utilisent, comme nous l’avions demandé, le bulletin UMP pour faire barrage au Front national. Même si tout l’électorat de gauche ne l’a pas fait – beaucoup ont voté blanc ou nul – ceux qui ont suivi cette consigne ont suffi à faire la différence avec le FN.

 L’UMP par sa proximité avec les thèmes défendus par le Front national, la banalise et renvoie dos à dos la Front national et le Parti socialiste. Cela alimente le doute chez les électeurs de gauche sur la porosité de l’UMP acec ce parti antirépublicain. D’ailleurs, l’empressement de ses principaux dirigeants (V.Pécresse, F.Fillon, J.F. Copé), avec des éléments de langage préparés à l’avance, à dire que l’idée du vote républicain est morte ou « était une fiction », en dit long. Ils ont tout fait pour banaliser le Front national et ses idées.

Ils ont dit qu’entre le FN et le PS, il n’y avait pas de différence, et maintenant ils disent que le vote républicain serait mort pour s’autojustifier de ne pas le défendre par la suite. Pourquoi s’interdire une alliance avec lui si l’on considère que c’est un parti du cadre républicain ?

C’est la même dérive politique irresponsable : on banalise le Front national et sa politique, ensuite on dit qu’il n’y a pas lieu de faire plus barrage au FN qu’au PS, donc que ce parti est comme les autres, et le tour est joué. L’annonce de la mort du vote républicain c’est la poursuite concrète de l’œuvre irresponsable de banalisation du FN, que nous combattrons jusqu’au bout.

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Entre le barrage et la banalisation, il faut choisir ! Nous, nous avons choisi.

Pour nous, le premier bilan à tirer est celui sur des raisons du résultat au premier tour. D’abord pour comprendre, et donc y répondre, à la grande démobilisation de notre électorat dont la cause première est évidente à Villeneuve-sur Lot, et pourtant peu soulignée : la trahison de Jérôme Cahuzac, qui était issu de notre formation politique. C’est évident que le désarroi, voire la colère de ceux qui lui avaient fait confiance, ne pouvait que nous atteindre principalement.

Ensuite, et à mettre en perspective avec les autres partielles comme celles de l’Oise : malgré la crise et les difficultés que nous affrontons avec courage, malgré la nécessité d’un moment d’efforts partagés (qui vont donner des résultats bientôt susceptibles de le remobiliser) notre électorat a sans doute besoin que soient plus affirmées, assumées et portées,  les mesures de justice sociale et les marqueurs de gauche des engagements pour redresser notre pays.

Et puis bien sûr, prendre plus au sérieux – et là il s’agit de la responsabilité de toute la gauche – la nécessité absolue de l’union des gauches dès le premier tour quand il y a danger d’être éliminé.

Pour ne pas être acculé au vote ultime et  pourtant absolument nécessaire pour faire barrage du Front national, il faut l’éliminer au premier tour.

Avant le vote de défense de la République, le cas échéant, il y a d’abord pour ne pas en arriver à cette ultime solution, le vote d’unité de la gauche, des écologistes et des progressistes. Quand il y a un tel danger, c’est le premier rempart. Nous devons en parler et prendre des décisions ensemble avec tous nos partenaires en vue des échéances qui viennent.

Conférence sociale

La fin de la semaine a été marquée, un an après celle de juillet 2012, par la Conférence sociale qui s’achève et qui confirme le choix du président de la République et du Premier ministre . Celui d’entreprendre les réformes nécessaires à notre pays, dans le respect et l’écoute des partenaires sociaux, avec comme priorité l’emploi. Ceci dans une double perspective : parer à l’urgence et préparer l’avenir. Quelles que soient les critiques que certains ont pu exprimer à la fin de cette conférence, tout le monde y a participé, et la méthode de la concertation s’est durablement installée. C’est une victoire en soi et une rupture avec les dix dernières années, en particulier celles de l’ère Sarkozy, faite de brutalités et de décisions unilatérales.

La feuille de route de cette Conférence sociale, vous la connaissez. Celle de l’année dernière a nettement avancé : la loi sur la sécurisation de l’emploi, qui renforce la protection des salariés, mais aussi les contrats de génération, l’égalité hommes-femmes…

Aujourd’hui les débats ont permis d’identifier les pistes principales des grandes réformes à venir pour relancer l’emploi, l’avenir professionnel, pour lutter contre le dumping social et pérenniser la protection sociale.

Nous nous félicitons que l’accent ait été mis sur la formation avec les grands chantiers enfin développés et engagés.

D’autres chantiers ont été lancés, notamment une réflexion sur les métiers et les compétences de demain, avec la réglementation des stages qui est tout à fait nécessaire. On voit à quel point les stages peuvent être détournés et devenir des freins à l’emploi, alors qu’ils doivent être, au contraire, des tremplins.

 La création d’un observatoire des rémunérations, c’est aussi une décision importante par rapport à tout le débat sur les salaires et les écarts de salaires, notamment dans le privé. Mais aussi la nécessité de regarder les évolutions des bas salaires et à encourager les accords.

 Le Premier ministre a aussi porté l’accent sur la nécessité d’intensifier l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

 Nous saluons enfin l’annonce sur l’indispensable réforme des retraites qui se fera selon trois principes : le sérieux, la justice et le progrès.

Des décisions vont être prises à la rentrée, au terme d’une grande concertation. Nous y apporterons notre contribution en y rappelant notre position d’ici la mi-juillet 2013, par une discussion qui aura probablement lieu au bureau national du 9 juillet.

Nous soutenons, dans les difficultés actuelles que connaît la France, le président de la République et le Premier ministre. Ils mobilisent toutes les forces sociales pour relancer notre économie, avec cette priorité, chevillée au corps, de l’emploi mais aussi de la protection des acquis sociaux. C’est le chemin du redressement de notre pays.

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