« Ce texte devait être le rendez-vous de l’engagement de notre nation pour la recherche. Le débat a suscité beaucoup d’espoirs, parce que le rayonnement économique, culturel, démocratique d’une nation comme la France, sa réussite sont liés à la recherche et non à la puissance militaire. Tout va se jouer là, avec les mutations technologiques qui sont à l’œuvre.
Indépendamment de nos sensibilités politiques, nous pourrions considérer que nous sommes à un moment de notre histoire où nous devons « mettre le paquet » ensemble, comme nous avons su le faire par exemple lors des périodes de reconstruction. L’enjeu est majeur : pour la seule année 2017, et la tendance s’est encore accentuée, Amazon a consacré 22,6 milliards de dollars à la recherche et développement, Google 16,6 milliards, Microsoft 12,3 milliards, Apple 11,6 milliards ! Faites le calcul : nous, sur dix ans, nous envisageons d’y consacrer 25 milliards d’euros, voire 7 milliards en euros constants, comme l’a démontré notre collègue, mais je ne veux même pas entrer dans cette polémique… Observez l’écart avec les Gafam : ces firmes privées ont une puissance gigantesque !
C’est une question de souveraineté et, franchement, le compte n’y est pas. Je ne vous jette pas la pierre, car cela fait plus de vingt ans que les politiques ne sont pas à la hauteur, malgré les efforts de certains parlementaires, y compris quand leurs amis sont au Gouvernement. Quoi qu’il en soit, vous prétendiez rompre avec cette inertie : ce n’est pas le cas, c’est un rendez-vous manqué.
Je ne développerai pas non plus l’incroyable recul au sujet du CNU.
Heureusement, il y aura d’autres rendez-vous nationaux, et j’espère que nous rectifierons cette trajectoire budgétaire avant dix ans. »