« Je partage avec vous une réflexion au sujet de l’ouverture des librairies. Une idée est en train de faire son chemin et vous devez la porter haut et fort, c’est le fait que la culture est un ciment de notre société et une réponse en temps de crise sanitaire et sociale, quand il y a un attentat contre un professeur et la liberté d’expression. Il faut la considérer comme un bien essentiel, dans la mise en place des nouvelles mesures. Je vous demande de plaider en ce sens.

Concernant la contribution à l’audiovisuel public, vous indiquez qu’elle restera stable, ce qui est un euphémisme, car une décision consensuelle de longue date voulait qu’une stabilité impliquait une augmentation de 1 % au minimum pour tenir compte de l’augmentation du coût de la vie. Il s’agit donc d’une baisse du budget de l’audiovisuel public et notamment de celui de France Télévisions, puisque sur les 70 millions d’euros de la trajectoire budgétaire de baisse, 60 millions concernent France Télévisions. Avec 65 millions d’euros d’impact estimés de la covid-19, cette baisse est conséquente, compensée par seulement 45 millions d’euros de dotations exceptionnelles dans le plan de relance. Chacun mesure les efforts faits pour passer ce moment difficile dans toutes les filières. La présence à la maison imposée par le confinement augmente le temps passé à regarder la télévision et Netflix. Nous avons tous intérêt à ce que le service public propose, dans ce contexte, une offre de qualité. C’est là que se pose la question de France 4 qui, par erreur de langage, serait qualifiée de chaîne du confinement, alors qu’elle est une chaîne du service public nécessaire pour les enfants, preuve en est que le secteur privé, dont M6, se l’approprie et que la BBC, qui avait arrêté, en est revenue. Le service public a besoin de s’adresser aux enfants, livrés à des plateformes et à des programmes avec peu de considération pour la qualité et l’éducation, notamment civique, surtout après l’attentat contre M. Paty. On ne peut pas considérer qu’à chaque nouveau ministre, on recommence à zéro. Nous avons réfléchi avec le gouvernement, avec France Télévisions et même Mme Ernotte, pour remporter sa candidature au CSA, a mis en avant son projet de maintien de France 4.

Sur le sujet de la presse et des droits d’auteurs, la majorité sénatoriale et mon groupe, par principe opposés au jeu des ordonnances, avons accepté de négocier avec Franck Riester dans un souci de rapidité, avec l’assurance d’une écriture conjointe. Or nous n’avons jamais été contactés pour en discuter concrètement et être associés à cette rédaction. Le contrat de confiance passé avec le gouvernement était que nous allions, jusqu’au bout, établir ce texte ensemble. Depuis, nous n’avons jamais été contactés pour en discuter concrètement et être associés à l’écriture de ces ordonnances. Il serait bien de tenir cette parole car nous avons fait un effort politique d’ouverture en acceptant en juillet de faire les choses vite, pour les auteurs et pour la création française. En retour, nous nous sentons un peu lésés quant à l’association et la considération du Parlement. »