PS@CTU

Lundi 8 juillet 2013

David Assouline, porte-parole du Parti socialiste


Bonjour,

Les propos de M. Estrosi

Monsieur Estrosi s’est encore distingué ce week-end.

Tout, dans la diatribe de Monsieur Estrosi, sent mauvais : la xénophobie suggérée, l’appel presque assumé à se faire justice soi-même, le phrasé antisocialiste primaire, la remise en cause de la laïcité à propos de l’Islam.

L’extrême droite ne peut pas faire beaucoup mieux. Elle le reprend même ce matin sur les amalgames, mais comme à chaque fois, c’est elle qui retirera les marrons du feu.

Si c’est encore un petit calcul électoral, si c’est la réponse de l’UMP à la partielle de Villeneuve-sur-Lot, si c’est le ton qu’elle veut donner au rendez-vous démocratique des municipales, alors, c’est irresponsable et en dessous de tout.

Cela aura encore pour effet de détériorer le climat politique et le vivre ensemble nécessaire dans notre pays, surtout dans ces moments de crise.

Monsieur Estrosi parle de « ne pas franchir la ligne jaune d’un centimètre », lui, a franchi la ligne rouge de la défense des valeurs républicaines, et c’est un récidiviste. Il choisit même de prendre l’autoroute de ces valeurs en sens inverse. C’est peut être son mot d’accueil à Nicolas Sarkozy avant la réunion de ce soir : un clin d’oeil au discours de Grenoble qui avait donné le ton de la campagne « Buissonnière » et délétère de l’ancien chef de l’Etat.

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Nicolas Sarkozy au Bureau politique de l’UMP

Parlons justement de cette réunion. On nous matraque de cette idée : Nicolas Sarkozy serait victime d’un complot, voire d’un complot socialiste.

Le juge Gentil qui, comme on le sait, n’est pas connu pour être socialiste – et qui rappelons-le était désigné comme un magistrat intègre et impartial quand Monsieur Sarkozy était sorti comme témoin assisté de sa première audition – a été pourfendu quand Nicolas Sarkozy sortait mis en examen. C’était l’attaque contre l’institution judiciaire.

Aujourd’hui, on voudrait nous faire croire encore au complot et au complot socialiste concernant la décision du Conseil constitutionnel. Tout d’abord rappelons que cette décision vient confirmer celle de la Commission nationale de vérification des comptes de campagne que personne jusque là n’avait osé qualifier de socialiste. Mais en ce qui concerne le Conseil constitutionnel, outre l’attaque inadmissible, frontale contre cette institution de la part, en plus,  d’un ancien chef de l’Etat, c’est la poursuite d’une mise en cause des principales institutions de notre République : on attaquait la légitimé du Parlement pendant le débat sur le mariage pour tous, les juges et l’institution judiciaire à chaque affaire concernant ce parti ou ses membres.

Mais, regardons la composition de ce Conseil constitutionnel : six ont été nommés par la droite, trois par l’actuel président de la République, par le président de l’Assemblée nationale actuel et le président du Sénat dont un nommé, à l’époque, par la droite qui a été reconduit par la gauche.

Alors, cette attaque est encore un coup porté à nos institutions et, en particulier, à la crédibilité de notre démocratie.

Quand on a caché sciemment des dépenses, quand on a utilisé les moyens de l’Etat pour faire campagne, quand on a dépassé le plafond autorisé : le non-remboursement semble plutôt être la sanction minimum.

Rappelons-nous que des députés socialistes qui n’ont pas contesté et nous n’avons pas contesté la décision du Conseil constitutionnel, ont été invalidés pour bien moins que cela et ont subi aussi la sanction d’inéligibilité.

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Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy n’est probablement victime que d’une chose : le sentiment d’impunité, comme d’autres.

Nous ne souhaitons bien sûr aucune banqueroute à ce parti d’opposition, peut-être seulement qu’il apprenne à mieux gérer, en général, car après avoir mis « au bord de la faillite » la France, c’étaient les propos de Monsieur Fillon, il s’est mis dans la même situation pour lui-même.

Heureusement que par leur vote, les Français ne leur ont pas confié à nouveau la gestion du pays, pour ces temps de crise où la bonne gestion des comptes publics est aussi une condition du redressement.

Eux doivent redresser leur parti, nous la France.

Dans ces conditions, la réunion de ce soir ressemble plus à un Conseil d’administration d’une entreprise en faillite qu’à un Bureau politique d’un parti politique- ou, vu le nombre d’invités, à une assemblée générale d’actionnaires- où le PDG de l’entreprise devrait plus rendre des comptes que se poser en victime.

Retraites : groupe de travail au Bureau national du PS

Pendant ce temps, j’ai coutume de le dire, nous on travaille et on travaille pour la France. Demain, au Bureau national, le groupe de travail animé par Pascal Terrasse et Charlotte Brun rendra compte de ce qu’il a fait, proposera un texte pour une réforme juste, efficace et pérenne de notre système de retraite. C’est une nécessité car c’est un pilier de la solidarité nationale, et quelle que soit la difficulté, notre devoir est de le conforter, voire de le re-conforter parce qu’il repose d’abord sur la confiance.

Il repose sur la confiance qu’on lui accorde, au risque si ce n’était pas fait, de laisser libre cours à ce qui a toujours été le rêve de la droite et des libéraux : un système de retraite et de solidarité à deux vitesses, celui de ceux qui fuient et fuiront vers les assurances privées ou les fonds de pension et les autres. Et si nous sommes en nécessité de réformer c’est bien aussi parce que la pseudo-réforme des retraites de Nicolas Sarkozy a non seulement été injuste mais elle n’a rien réglé, à l’inverse de ce que prétendait la droite alors.

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Voilà les quelques propos que je voulais vous tenir en guise d’introduction et comme d’habitude je suis ouvert à vos questions.