François Hollande inaugure aujourd’hui le Musée de l’histoire de l’immigration. Deux ans et demi après son élection, le président de la République profitera de cet événement pour prononcer un discours sur les immigrés. La gauche pourrait-elle envisager de réviser les textes relatifs au droit de vote des étrangers?

LE PODCAST DE L’ÉMISSION :

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/immigration-la-gauche-est-elle-en-train-de-capituler-sur-le-droit-de-vote-des-etrangers-7775885328

LE VERBATIM :

Le discours de François Hollande 

« J’attends tout d’abord une affirmation des autorités de l’Etat et du Président de la République que cette histoire de l’immigration dans la France contemporaine a constitué l’histoire de France et a forgé notre identité (…) La France telle qu’elle est s’est faite avec l’immigration. »

Sortir de l’instrumentalisation populiste qu’en fait la droite

« C’est déjà la meilleure façon de faire avancer le débat, dans ce climat délétère où certains continuent à faire de l’immigration un objet de populisme et d’exacerbation des peurs. »

Oui au droit de vote des étrangers aux élections municipales

« Bien sûr qu’il faut le droit de vote des étrangers aux élections municipales. Le sénat, en 2011, a voté une loi très précise permettant que ceux qui ont un certain nombre d’années de résidences, puissent accéder à une citoyenneté de résidence, c’est à dire un droit de vote pour les élections municipales. Il suffirait qu’aujourd’hui à l’AN on la mette à l’ordre du jour : il y aurait un débat, il y aurait un vote majoritaire parce que la gauche est pour. »

« il faut une majorité des 3/5 des parlementaires au Congrès, c’est une loi constitutionnelle. En ce moment, je ne la vois pas. Mais Jean-Louis Borloo a toujours dir qu’il était pour, M. Raffarin a dit qu’il n’était pas contre, donc on provoque le débat, et on fait avancer les choses. »

Un débat national sur le droit de vote des étrangers est nécessaire

« Aujourd’hui on fait des sondages, alors que les Français ne savent pas de quoi il s’agit, parce qu’il n’y a pas de débat national. Les français n’ont pas changé, ce sont les mêmes. (…) Quand la droite décide d’agiter le chiffon rouge, d’en faire un objet de controverses, d’agiter les peurs, et bien cette idée recule. »

Constitution : nous sommes confrontés à une difficulté qu’on ne peut pas contourner

«  la meilleure façon d’intégrer, c’est la citoyenneté, c’est l’inclusion. Il y a l ‘école, et il y a la citoyenneté. Aujourd’hui donner le droit de vote pour les étrangers serait un formidable signe pour leurs enfants qui sont Français, et qui n’utilisent pas ce droit de vote parce qu’ils sentent qu’il y a quelque chose qui est refusé injustement à leurs parents, alors qu’ils sont la depuis 30 ou 40 ans. »

« Nous sommes confrontés à une difficulté qu’on ne peut pas contourner. Je pense que bien avant il aurait fallu avancer, provoquer ce débat, dès le début du mandat de François Hollande, et même dès le début du mandat de François Mitterrand y compris. Il ne faut pas dire que parce qu’on le décide, cela a lieu : cela nécessite de modifier la Constitution, et il n’y a pas eu de majorité depuis 35 ans au Congrès. »

Il y a une injustice à considérer qu’un citoyen européen qui est là depuis un an puisse voter, et qu’un travailleur immigré qui est là depuis quarante ans ne le puisse pas

« La droite a toujours été contre. Le vrai sujet est de savoir si nationalité et citoyenneté peuvent être déconnectées ? D’abord il faut dire qu’il s’agit d’une citoyenneté de résidence. Et deuxièmement je vous signale qu’aujourd’hui c’est déconnecté pour les résidents européens. »

« A partir du moment où on a accepté que des résidents européens qui n’ont pas la nationalité française puissent voter aux élections locales, on a ouvert ce chantier, cette possibilité d’avancée démocratique pour l’ensemble des étrangers. »

« Il y a une injustice à considérer qu’un citoyen européen qui est là depuis un an puisse voter, et qu’un travailleur immigré qui est là depuis quarante ans, qui travaille, dont les enfants ont grandi ici, qui paie des impôts, qui est complètement dans la vie de sa municipalité ne puisse pas voter »