David Assouline : « S’opposer aux mauvais coups de Nicolas Sarkozy » 

David Assouline, conseiller d’arrondissement du 20e, vient d’être réélu sénateur de Paris. Membre de l’équipe de campagne de Martine Aubry, il accueille avec fierté le passage à gauche du Sénat, ce qui n’entame pas la volonté de le réformer.

Le75020.fr : Vous sentez-vous soulagé à titre personnel d’avoir été réélu sénateur ?

David Assouline : C’est un honneur mais je savais que j’étais dans les éligibles probables. Je suis surtout content que la droite parisienne se soit désagrégée, c’est aussi un désaveu pour François Fillon. Le basculement du Sénat à gauche est historique, l’émotion que je ressens est la même que celle ressentie lorsque c’est Paris qui a basculé à gauche.

Quelles seront les actions du PS, désormais majoritaire au Sénat ?

David Assouline : Nous avons la volonté de faire du Sénat une chambre respectée, plus ouverte, moins opaque, plus modeste aussi dans son train de vie. Puis nous allons continuer à être une opposition au gouvernement, à nous opposer aux mauvais coups de Nicolas Sarkozy pour les Français, comme les lois contre la justice sociale. On fera comme on faisait avant, en s’opposant, en proposant des amendements. On ne bloquera pas ces lois mais ça obligera à avoir un débat.

La gauche souhaite-t-elle toujours réformer le Sénat ?

David Assouline : Le mode de scrutin actuel est une anomalie démocratique car il était presque impossible que le Sénat bascule à gauche, alors même que la plupart des régions sont à gauche. Il a fallu une énorme poussée pour en arriver là. Il faut changer le mode de scrutin et ce sera désormais possible parce qu’il faut justement l’aval du Sénat pour une telle réforme. Il faudra aussi rénover son fonctionnement et son train de vie.

Votre implantation au niveau local dans le 20e arrondissement a-t-elle une incidence sur votre fonction de sénateur ?

David Assouline : Pour moi, le 20e arrondissement, c’est l’endroit où je vis depuis 30 ans, où mes enfants ont grandi, sont allés à l’école et au collège. C’est là que j’ai mes amis, c’est aussi là que je fais de la politique. C’est important pour ma légitimité d’avoir un ancrage local puisque les sénateurs sont élus au second degré (ndr : par des grands électeurs élus au suffrage universel). J’ai un pied dans le 20e et un pied au Sénat. Ces deux pieds sont nécessaires pour marcher.

Propos recueillis par Lucas Malterre.