Le Sénat examinait le jeudi 4 décembre  les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles». Vous retrouverez ci-dessous un extrait de mon intervention en séance, principalement axée sur l’audiovisuel public et la presse.

Je concentrerai mon propos sur l’audiovisuel public et la presse, et sur la défense du pluralisme, essentiel à la démocratie.

Sur la contribution à l’audiovisuel public, je rappelle que l’on ne peut effacer le passé. La dernière fois que nous avons discuté de l’audiovisuel public ici, c’est à propos d’une loi qui supprimait la publicité sur France Télévisions.

Nous avions alors annoncé ce qui allait se passer, rappelé que l’audiovisuel public marche sur deux pieds, la publicité et les subventions publiques, ce qui le préservait de la dépendance tant à l’égard du marché que de l’État. Je l’avais dit : quand les vaches maigres budgétaires arriveront, l’État aura d’autres priorités, il réduira la dotation. Nous y sommes. Heureusement que le Gouvernement actuel a redynamisé la contribution à l’audiovisuel public.Je m’en réjouis.Il est évident que les nouveaux usages battront en brèche le dynamisme de cette contribution qui subsiste encore mais qui ira s’épuisant. Je suis content qu’il y ait un consensus. J’ai entendu MM. Baroin et Leleux. Il faudra assumer ce débat, avec force, devant l’opinion publique : si nous sommes tous d’accord pour élargir l’assiette, il ne faudra pas que certains restent tapis au coin du bois, comme trop souvent. J’ai entendu M. Copé, dans la commission Copé sur l’audiovisuel public, dire « moi vivant, la redevance n’augmentera pas d’un seul euro ».

Je lance un défi : faisons ensemble avancer l’audiovisuel public. On peut rétablir une tranche de publicité, cela ne me gêne pas dès lors que l’essentiel de l’audiovisuel public est financé par la redevance, qui est en quelque sorte un actionnariat populaire. En même temps, il faudra, en 2015, ouvrir un débat sur le contenu et sur le périmètre. Dès le premier semestre 2015, il y aura le renouvellement du président du groupe, la remise d’un rapport. C’est le moment. Je souhaite que le Parlement soit associé à un vrai débat de fond. Pour 2015, la dotation budgétaire baisse certes, mais elle est compensée par la hausse du produit de la contribution à l’audiovisuel public.

Sur la presse, je serai plus bref car nous y reviendrons à l’occasion de l’examen de cet amendement surréaliste de l’une de nos collègues…

Les aides sont heureusement maintenues. On peut discuter de ce qui ne va pas. Je pense qu’il faut une réforme, c’est évident, mais ce n’est pas en proposant la suppression des aides qu’on la mènera. Les plus faibles mourraient et ce serait un coup fatal porté au pluralisme. Cet acquis ne doit pas être remis en cause dans son principe, mais je partage certaines questions posées par Pierre Laurent.

Je redis l’importance pour les socialistes du service public de l’audiovisuel, qu’ils considèrent comme un bien précieux et qu’ils soutiennent. Son budget est préservé, mais il faudra prendre l’an prochain un nouveau départ, pour France TV en particulier.