NOUVELOBS.COM | 07.07.2009 | 15:40

La campagne des élections européennes a été pour le PS l’occasion de mettre en scène la « réconciliation » entre Martine Aubry et Ségolène Royal, les sœurs ennemies du congrès de Reims. Mais tandis que les deux camps signaient l’armistice, d’autres ambitions se sont manifestées.

Officiellement, tout va bien: Martine Aubry et Ségolène Royal ont fait la paix. La présidente de Poitou-Charentes a obtenu la vice-présidence de l’Internationale socialiste, et ses proches ont rejoint la direction de Martine Aubry, notamment David Assouline, Jean-Louis Bianco et Patrick Menucci.

La numéro 1 du PS affirme ainsi avoir retrouvé des rapports « simples et naturels » avec Ségolène Royal, ce qui devait permettre au socialistes de travailler dans un climat relativement serein, mardi 7 juillet à Marcoussis (Essonne) pour organiser leur travail en vue de la présidentielle.

Aucune des deux femmes n’est plus en position de force: la première est sonnée par le cuisant échec des élections européennes (16,5% des voix), la seconde a perdu son avance dans les sondages.

« Pourquoi pas moi ? »

De quoi donner des idées aux quadragénaires, qui espèrent leur heure arrivée.

Manuel Valls n’a pas attendu pour annoncer sa candidature à d’hypothétiques primaires. « Il ne serait pas absurde et il serait même logique que ce soit le maire d’Evry qui succède au maire de Neuilly! », a-t-il lancé le 29 juin devant son club baptisé « A gauche, besoin d’optimisme ».

Pierre Moscovici, qui soutenait Bertrand Delanoë lors du congrès de Reims, a rejoint la direction du PS tout en manifestant son ambition présidentielle: « Je fais à l’évidence partie de ceux qui pourraient être candidats aux primaires », a-t-il déclaré le 15 juin.

Du coup, le député Jean Mallot s’est lui aussi porté candidat: « Si tout le monde y va, pourquoi pas moi ?« , a considéré cet élu de l’Allier, préférant « la dérision à l’abattement ».

Quant à Arnaud Montebourg, il a lancé l’offensive sur l’organisation de primaires, sans pour autant faire acte de candidature.

A l’aile gauche du parti, Benoît Hamon n’oublie pas de se démarquer. Il insiste sur le besoin d’un rassemblement à gauche, avec une dernière sortie remarquée proposant de confier des présidences de régions aux alliés du PS.

Pas de leader « naturel »

L’absence de leader « naturel » réveille aussi des ambitions mises en sommeil. L’ancien premier secrétaire du PS, François Hollande, a réactivé son association « Répondre à gauche ». Le 27 juin, à Lorient, il a proposé un « contrat de l’après-crise » devant ses amis Bruno Le Roux, Stephane Le Foll, Faouzi Lamdaoui, Michel Delebarre ou encore Michel Destot.

Longtemps silencieux après sa « claque » du congrès de Reims -25% des voix alors qu’il était donné favori – Bertrand Delanoë est lui aussi revenu sur le devant de la scène. Sévère envers l’action de Martine Aubry, il estime que le PS est « menacé par les mêmes dérives que la SFIO« . Et dans un courrier adressé lundi 6 juillet aux membres de son courant, « Clarté, courage, créativité », le maire de Paris appelle à se mettre « en ordre de bataille ».

Laurent Fabius n’exclut rien lui non plus. Interrogé sur ses intentions le 17 juin, sur Canal+, il a simplement répondu : « 2011 », laissant entendre qu’il attendrait cette date pour révéler ses intentions.

Enfin, Dominique Strauss-Kahn veille soigneusement à ce qu’on ne l’oublie pas. Si ses fonctions de directeur général du FMI lui imposent un devoir de réserve, il a cependant reçu le tout-Paris politico-médiatique à l’occasion de son anniversaire.

(Nouvelobs.com)