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Samedi 22 août au soir à Marseille, que de regards complices, satisfaits, heureux, après deux jours où concrètement et ensemble nous avons fait renaître l’espoir à gauche.

Après de longs mois depuis le Congrès de Reims, puis le résultat catastrophique des Européennes, que de militants démoralisés, face à l’immobilisme, aux verrouilleurs d’espoir, au bal interminable des candidatures et des ambitions strictement personnelles. Et en face, un Président et une droite qui n’arrêtent pas de déconstruire ce que des générations ont mis en place avec patience, pas pour moderniser ou rendre plus efficace comme parfois c’est nécessaire, non, pour casser tout ce qui permet le lien social (protection sociale, service public, école républicaine) avec constance et détermination.

Comme beaucoup après Marseille, j’ai bien dormi, et je me suis réveillé avec la conviction que des lignes avaient bougé, que le mouvement allait reprendre, que les immobiles allaient devoir changer ou disparaître. C’est ce qui s’est passé et qui va continuer. Même dans le « désert » il est toujours utile et nécessaire de rester accrocher à ses convictions, quand elles sont justes elles trouvent tôt ou tard leurs chemins.

Oui, une semaine plus tard, à La Rochelle, La 1ère Secrétaire du Parti Socialiste a enfin répondu à notre souhait et choisi de mettre en marche concrètement la rénovation (primaires, non-cumul), et d’ouvrir le débat avec les humanistes et les démocrates en demandant les clarifications nécessaires à François Bayrou pour un rassemblement au-delà de la gauche traditionnelle. Toutes celles et ceux qui, contre vents et marées, en ont fait les enjeux du dernier congrès se voient confortés dans leurs engagements et sont fiers d’être socialistes. Si notre Parti prend les bonnes décisions, s’il reprend des couleurs aux yeux des français, nous sommes heureux ! Mieux vaut tard que jamais, parce qu’il est encore temps de changer de cap pour gagner en 2012.

Et quelque soit la candidate ou le candidat désigné, elle ou il ne gagnera que porteur d’un collectif uni et d’un projet crédible aux yeux des citoyens. Des socialistes discrédités et la ou le candidat socialiste le sera tout autant. Des socialistes porteurs de mouvement, d’ouvertures, d’idées, de propositions, d’unité, de solidarité, et la victoire est possible. Voilà ma ligne de conduite depuis le congrès, malgré les mesquineries, les ostracismes, et les déceptions aussi…

Ne rien lâcher pour que notre Parti ressemble à notre idéal, ne rien faire qui accroisse son discrédit, aider tout pas en avant de sa direction, prendre à bras le corps nos responsabilités de dirigeants et d’élus socialistes pour que notre famille politique représente à nouveau l’espoir à gauche, refuser toute logique qui réduirait notre identité commune à une ambition personnelle quelque soit sa légitimité, ou qui nous imposerait d’être de simples supplétifs de décisions ou prises de positions solitaires : voilà ce qui doit être notre façon de faire et notre façon d’être.

Le 1er octobre et après, que les militantes et les militants socialistes rendent ce nouveau cap irréversible ! Qu’ils se rassemblent pour gagner les élections régionales en s’ouvrant aux Verts, Communistes, Radicaux, Républicains et Démocrates. Qu’ils mettent leurs créativités et intelligences au service de l’élaboration d’un projet social, écologique et démocratique, pour la France qu’on aime.

Les idées que nous avons défendues au Congrès s’imposent, quelle meilleure motivation pour continuer, plus que jamais, ensemble !

P.S : Je viens de lire le livre « Hold-ups, arnaques et trahisons ». A ma connaissance, il n’apporte aucun élément factuel nouveau, à ce qui a été pour tous les socialistes et ceux qui nous font confiance, une vraie tragédie politique que l’on a payée cher, en particulier aux européennes. Beaucoup avait été déjà mis sur la place publique. Malgré les contestations et l’écart infime, nous avons choisi, en toute responsabilité, de prendre acte : Martine Aubry est la Première Secrétaire du Parti Socialiste. 9 mois après, alors que les français attendent toujours autant d’une gauche revigorée pour les défendre et recréer l’espoir, ce serait du masochisme de rejouer le même scénario catastrophe parce qu’il faut commenter un livre.

Le Congrès de Reims, c’est du passé qu’on ne veut plus revoir, et toute notre énergie se concentre sur le présent et l’avenir. Il faudra que la grande rénovation de notre Parti que nous portons avec détermination, intègre une réforme de nos procédures de vote leur assurant toute la transparence et la légitimité indispensable, à l’image de celles de la République !

Et maintenant, place aux idées et au combat politique contre la droite.