« Il ne faut pas, selon moi, mettre en concurrence le sport et la culture. Nous avons demandé que la culture et le sport bénéficient d’efforts exceptionnels, car, s’il est probable que la culture n’a pas reçu suffisamment, pour le sport, c’est certain.
Les mesures doivent être lisibles, compréhensibles. Aujourd’hui, dans les tribunes du stade Charléty, avec une jauge de 1 000 personnes, on se sent encore plus seul qu’auparavant. C’est du gâchis : ce stade, où joue le Paris Football Club, premier club de ligue 2, est complètement vide. Avec 2 000 spectateurs de plus, d’une part, cela aiderait le club, et, d’autre part, il n’y aurait absolument aucun danger.Par ailleurs, le tissu associatif doit, pour tenir, être aidé de façon exceptionnelle. Je veux bien que l’on aide l’économie, sinon le pays s’écroule, mais sans la culture et sans le sport, la société s’écroule.

Enfin, pour ce qui concerne l’affaire Mediapro, l’État ne peut plus dire que c’est une affaire privée. C’est devenu un sujet politique majeur. L’existence même des championnats professionnels est menacée par ce type de contrat de dupes. Un équilibre régnait, Canal + diffusait le football et le cinéma. Puis, un État, pouvant s’endetter, a pu payer les droits à prix d’or, avec BeIn Sports, et on a laissé faire. Maintenant, un monstre de plus est arrivé et il ne paie pas, et on ne peut pas dire que les dirigeants du foot l’ignoraient. J’ai décrit tout cela dans un rapport que j’ai rédigé, voilà quatre ans, à la demande du Gouvernement, en vue de la parution d’un décret, jamais publié. Le sport amateur et le championnat sont menacés par ces pratiques. Les pouvoirs publics, à l’échelon européen, doivent donc réguler ce marché. »