David Assouline, Porte-parole du Parti socialiste

Bonjour,
Je crois que la plupart d’entre vous étaient comme moi à ce congrès du Parti socialiste qui vient de s’achever.
C’est une réussite sur toute la ligne :
– Notre congrès a rappelé tout ce qui a été engagé depuis 6 mois et tout ce que nous allons continuer à faire pour affronter la crise et rétablir la justice partout,
– il a lancé la riposte face à tous les conservatismes qui veulent empêcher que la volonté exprimée le 6 mai par le peuple se mette en œuvre,
– il a rassemblé notre parti autour de son nouveau chef Harlem Désir, qui dans son discours de clôture a galvanisé les militants
– il a permis d’affirmer clairement sa volonté d’être le pilier de la réussite du changement et le combattant inlassable et exigeant pour la réalisation des 60 engagements de François Hollande, d’être aussi le bloc qui soutient et défend le gouvernement, d’être le lieu du débat et de la nouvelle proposition, d’être l’exemple de la rénovation de la vie démocratique que nous souhaitons pour le pays en l’ouvrant toujours plus aux français.

En face, à droite, sentant bien peut-être que répéter en guise de programme ce qui a été un échec pendant 5 ans était insuffisant, sentant bien que l’interminable combat d’ambitions personnelles pouvait lasser, l’UMP par la voix de son chef actuel s’est peut-être dit « il faut inventer ». On a été servi, ils ont sorti de la boîte du jamais vu : une manifestation sans aucun objet précis autre qu’une manifestation contre le suffrage universel, contre la volonté exprimée le 6 mai.
On pourrait faire de la dérision, mais c’est grave. Laissons-nous tenter quand même.

Imaginons de quoi le premier rang aurait l’air :
Mme.Boutin avec une pancarte : « Ni PACS ni mariage pour les homos ! » Mr.Hortefeux : « quand y en a un ça va ! » Mr.Arnaud : « la Belgique plutôt que la France », Mme.Morano : « Sarko revient ! », Mr.Copé : « rendez-nous nos pains au chocolat ! » Mme.Bettencourt : « arrêtez de nous appauvrir ! » Mr.Dassault : « libérez l’information ! » Mr.Wauquiez : « le cancer c’est les chômeurs ! » Mr.Chatel : « moins de profs pour nos enfants ! », ou Mr.Guéant : « moins de policiers pour protéger les français ! », on y verrait des pancartes « plutôt le prêtre que l’instituteur » ou tous en cœur, ils pourraient reprendre : « Baisser les salaires et les retraites ! » ou encore « rétablissement de l’augmentation de la TVA, et du bouclier fiscal ! »

Et je n’ose pas imaginer la galaxie qui viendrait s’y agréger …
Pour être plus sérieux, parce que c’est grave. On est loin d’une opposition républicaine qui cherche à faire le bilan de son échec, qui invente un nouveau programme, qui élève le débat nécessaire en démocratie en particulier et d’abord au parlement, où c’est le lieu de la confrontation sur le fond.
La droite est en pleine dérive, et prend de plus en plus modèle sur celle des années 30.
Je veux souligner cet aspect : ce qui a été dit hier c’est grave.
Déjà Mr. Fillon avait revendiqué le cynisme d’un Président qui demande de cacher un plan social qui va mettre à la rue 8000 familles. Là, nous avons encore un cran franchi par Mr.Copé. Appeler à ce que 6 mois après l’élection d’un exécutif, il y ait une manifestation, la rue contre la volonté populaire. Je le répète c’est du jamais vu ! Il faut que tout le monde reprenne ses esprits dans ce camp-là, quel que soit le chef que choisira l’UMP, la France a besoin d’une opposition républicaine.