David Assouline, Porte-parole du Parti Socialiste

Je vais vous parler ce matin du congrès du Parti socialiste, du sommet de la francophonie et de la création de la banque publique d’investissement, qui sera proposée par un projet de loi au prochain conseil des ministres.

 Congrès du PS

Près de 50% des adhérents sont venus voter. Les militants sont là, ils veulent discuter, débattre, proposer, participer au changement. Ils veulent compter et ils compteront. Pour comparaison, c’était 55% de participation au congrès de Reims. Cette participation est encourageante.

 Les résultats du congrès :

– la motion 1 d’Harlem Désir a obtenu 68,44 %

– la motion 2 de Juliette Méadel a obtenu 5,13%

– la motion 3 d’Emmanuel Maurel a obtenu 13,28%

– la motion 4 de Stéphane Hessel a obtenu 11,78%

– la motion 5 de Constance Blanchard a obtenu 1,36%.

 Avec une participation de 50,7%, ces résultats montrent que les militants socialistes se saisissent toujours de l’offre politique qui leur est proposée. Et là, l’offre était multiple au contraire de ce qui était écrit ici ou là sur le verrouillage supposé du débat. Les militants aiment choisir et ils ont choisi. Ils sont libres et veulent poursuivre les débats essentiels sur l’Europe, la rénovation, et ils veulent après avoir pris toute leur place dans la conquête du pouvoir, ils veulent discuter de leur place au moment où les nôtres exercent le pouvoir. En même temps, ils ont manifesté largement et nettement leur volonté de rassemblement des socialistes pour soutenir le gouvernement, combattre la droite revancharde, aller au bout de la rénovation de nos pratiques politiques et continuer à être force d’innovation et de proposition. Les motions 1 avec Harlem Désir et 3 avec Emmanuel Maurel ont qualifié leurs premiers signataires pour l’élection du Premier secrétaire du Parti socialiste qui aura lieu jeudi (18 octobre). J’appelle tous les adhérents au-delà de leur choix pour l’un ou pour l’autre des candidats, à venir voter massivement pour donner de la force et toute sa place au PS dans la conduite du changement dont notre pays a besoin.

Sommet de la francophonie

Sur ce sommet, nous saluons la volonté affirmée du Président de la République que la démocratie et les droits de l’homme soient les priorités de la francophonie. C’est le meilleur langage de la France dans le monde, c’est sa parole et sa reconnaissance dans le monde, c’est ce qui lui a fait tant défaut dans les années précédentes. Le Président a joint la parole et les actes en hésitant pas à déclarer sur les lieux-mêmes du sommet que «la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo revêtaient encore des réalités inacceptables». Dire tout et partout, c’était ce qu’il avait annoncé. Par ailleurs, nous saluons qu’enfin des priorités concrètes de cette francophonie aient été dégagées : multiplier les échanges entre étudiants, artistes, créateurs, au sein de cet espace francophone. C’est une rupture avec l’esprit et la lettre de la circulaire Guéant qui envoyait le message inverse et qui a fait tant de mal à la France dans le monde. Mais aussi œuvrer en faveur de l’environnement, contribuer au règlement des crises. Je veux en même temps saluer le discours de Dakar de François Hollande, qui en disant : «il y a la France et il y a l’Afrique», a tout dit de la façon dont nous envisageons aujourd’hui, les relations entre la France et l’Afrique ; sur des bases de respects de l’autonomie des uns et des autres, des intérêts des uns et des autres, et de notre histoire commune et des liens que nous devons continuer à tisser en particulier avec ce continent si prometteur.  Je veux en marge de ce propos vous dire, parce que c’est une volonté du Parti socialiste depuis longtemps et pour moi un combat personnel, que j’ai mené depuis quelques décennies. Dans 2 jours, le 17 octobre, ce sera l’anniversaire de la répression sanglante des manifestations d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Il est souhaitable et nous le demandons qu’il y ait une reconnaissance officielle de ce moment tragique de cette histoire commune, pour toutes les victimes d’alors et leurs enfants, pour tous ceux qui souhaitent dans notre pays ardemment que nous trouvions définitivement les voies d’un avenir commun tourné vers l’avenir dans la fraternité et la reconnaissance.

 La banque publique d’investissement

 Et pour finir, je voudrais vous dire que nous sommes fiers que pendant que certains s’adonnent à la polémique sur la compétitivité, à l’instrumentalisation de tel ou tel mouvement, le gouvernement agit chaque jour concrètement.

Mercredi, ce sera l’adoption en conseil des ministres du projet de loi de création de la banque publique d’investissement fondée sur le partenariat entre l’Etat et les régions. Dotée de 30 milliards, la BPI aura pour mission de financer les petites et moyennes entreprises, abandonnées par le précédant pouvoir au détriment de celle du CAC 40, alors que ce sont elles qui créent 80 % de l’emploi privé dans notre pays. Ainsi des guichets uniques seront mis en place dans les régions au plus près des entreprises soit sous forme de prêts, soit de participation, soit de garantie.