Communiqué de David Assouline

concernant les propos de Gérard Longuet sur Malek Boutih.

« Une France de retard… »

Les  propos de Gérard Longuet ne peuvent être banalisés. Il s’agit de propos tenus avec conviction et argumentation, malgré des relances du journaliste qui le questionnait. De plus, G.Longuet n’est pas n’importe qui, et ne vient pas d’ailleurs de nulle part. Comme Président du principal groupe au Sénat, une telle pensée prouve à quel point la droite a été gangrénée par ce débat sur l’identité nationale et l’immigration. Voilà le résultat, il en vient à classifier les français entre eux, au point de penser que des origines parentales peuvent disqualifier certains français à certaines fonctions. Monsieur Longuet, comme une bonne partie de la droite, a, au moins, une France de retard. On a comme l’impression qu’on ne vit pas dans la même France, ni à la même époque. Ce décalage devient préoccupant pour le lien social parce qu’il semble de plus en plus qu’une partie de la droite traditionnelle s’éloigne du pacte républicain construit après la guerre et n’en partage plus les valeurs fondatrices. Ce n’est pas « regrettable » comme le dit M. Lefebvre qui nous avait habitué à moins d’euphémisme, c’est tout simplement condamnable et inadmissible. Quand au choix possible de Malek Boutih à la tête de la Halde, les seuls critères à évaluer devraient être son talent, son autorité sur la question des discriminations et son indépendance d’esprit. Pour ma part je juge que son parcours est une expérience singulière et rare, et que son esprit critique une qualité nécessaire et indispensable.

Le 11 mars 2010 à Paris.