Article Le Parisien du 30/08/2009 : Envoyée spéciale. Julie Cloris

Pas de rock’n roll pour Martine Aubry

Déception des militants samedi soir lors de la soirée de l’université d’été du PS à La Rochelle. Martine Aubry n’a pas tenu sa promesse : elle n’a pas dansé de rock avec le président du MJS, les jeunes socialistes.

20h30 à l’Encan. La soirée est interdite à la presse.

Qui n’a pas son petit ticket blanc, barré d’une mention en rose fluo « dîner festif – université d’été de La Rochelle », ne peut entrer. A 21 h 30, la première secrétaire du PS fait son entrée sous les applaudissements. Son lieutenant François Lamy, député de l’Essonne ne la lâche pas. Elle met le cap à droite, vers la table où l’attendent quelques têtes connues: Benoît Hamon, porte-parole du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le ségoléniste David Assouline. Guère plus. « Il y a du mépris de la part de nos dirigeants. A chaque élection, on se mobilise et on fait campagne, gratuitement, intensément. Et ils ne sont même pas capables de dîner avec nous un soir dans l’année», grogne un jeune homme. « Elle devrait s’asseoir à une table, n’importe laquelle », renchérit son voisin, professeur.

Terrine de poissons et volaille farcie

Dans l’immense espace, une quarantaine de tables ont été dressées. Chacune peut accueillir une centaine de convives. Côté quai, les volets et rideaux ont été tirés. Au hasard des places libres, les questions fusent : « Tu viens d’où ? Tu es de quelle section ? Tu as assisté à quels ateliers ? » Le tutoiement est de rigueur, sans nuance d’âge ou de costume. Seuls les remuants jeunes socialistes font table commune au milieu de la salle. Et mettent l’ambiance. Toutes les demi-heures, ils se lèvent pour chanter, poing brandi, «l’Internationale».??L’entrée est servie. Les convives dévorent leur terrine de poissons. « On a eu des ateliers de haut vol cette année. C’est dommage que les médias n’y aient pas accès, déplore l’un d’eux, ils se rendraient compte qu’on travaille aussi, à la Rochelle. » Les décibels augmentent. Arrive le plat, une volaille farcie accompagnée d’un flan de pommes de terre. Lâchant ses couverts, Benoît Hamon passe à toutes les tables. Quelques jaloux râlent : « Ah la la, il a vraiment un physique de play-boy ». « Tsit, reproche la blonde, on ne va pas lui reprocher. Mais sa vie, c’est la politique !»

Aubry s’éclipse

« Bellacio », « Le chant des partisans », « Mo-ti-vés », scandés par les MJS, repris par les autres, accompagnent le café. Un DJ prend le micro : « Ne partez pas après le dessert » -une charlotte aux framboises encore surgelées- « car on va danser ». Et « le bar est ouvert », ajoute-t-il. Les graciles adolescentes du MJS crient plus fort que leurs camarades à barbe. « C’est la fête !» clament deux gamines en levant leur verre de vin rouge.

A 22 h 45, Aubry s’éclipse. Pas de rock. Ni pour Hamon, Camba et les autres qui quittent la fête. Les militants, eux, ont déjà replié quelques tables et lancé la suite.