L’Expression – Le quotidien – Par Mohamed TOUATI

Des intellectuels et des politiques français ont lancé un appel, le 11 octobre, pour que les massacres commis par la police parisienne contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement le 17 Octobre 1961 soient reconnus comme «crime d’Etat».

La démarche ne consiste pas à creuser un fossé entre les peuples algérien et français. Bien au contraire: «Il s’agit de faire en sorte que se construise une convivialité entre le peuple français et le peuple algérien d’où l’importance de cette revendication cardinale qui est de faire reconnaître officiellement que le 17 octobre 1961, il y a eu un crime collectif et raciste commis en plein Paris», a souligné Mouloud Aounit, le président d’honneur du Mrap (Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples) qui a tenu à rappeler que «c’est grâce à la mobilisation citoyenne que le débat sur cette question a évolué…Les gigantesques actions menées par J.-L. Einaudi qui, par l’intermédiaire de la justice, a permis de reconnaître qu’il y a bien eu massacre le 17 octobre 1961».

Le journaliste et écrivain Daniel Mermet a insisté sur la nécessité d’ouvrir: «Les archives aux historiens et la reconnaissance de ce crime doit être faite par l’Etat. C’est absolument nécessaire car la connaissance et la conscience que nous avons de ce qui s’est passé ce jour-là entraînent des effets de culpabilité qui me semble être l’une des causes de l’islamophobie à laquelle nous assistons et qui envahit cette société depuis un certain temps.» Le fondateur de Médiapart a lancé, au nom de son journal et de l’association «Au nom de la mémoire» et du «Collectif du 17 Octobre 1961», un appel pour la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961 à Paris. Le massacre commis ce jour-là «est le plus grave commis depuis la Commune de Paris…On n’a pas seulement massacré le colonisé mais aussi l’ouvrier, qui est au coeur de notre histoire, car notre histoire ouvrière a toujours été nourrie de l’histoire de l’immigration», a indiqué Edwy Plenel.

La France officielle finira-t-elle par assumer son histoire? Celle qui l’a liée pendant plus de 130 années à l’Algérie: son ex-colonie. Le débat sera sans conteste passionné et le sillon tracé sera probablement encore long à parcourir pour une reconnaissance des massacres et des crimes commis par la France coloniale tant il ravive des plaies demeurées béantes. Des femmes et des hommes ont, envers et contre tous, décidé de porter la question au coeur de la société française tout en interpellant le plus haut sommet de la République. Le combat fût lancé il y a une dizaine d’années par le sénateur socialiste David Assouline au sein même de l’hémicycle du Conseil de la ville de Paris. Il «demeure inachevé», fait-il constater. Pourquoi? Il y avait «en face une droite qui a été très dure dans le débat», confie le parlementaire du groupe socialiste lorsqu’il s’est agi d’adopter une initiative pour apposer une plaque commémorative des massacres du 17 Octobre 1961 sur le pont Saint-Michel (à Paris, Ndlr) a-t-il précisé. L’élu du Palais du Luxembourg ne compte pas pour autant baisser les bras. David Assouline est décidé à «introduire au Sénat une demande de reconnaissance par l’Etat français de ces massacres comme crime d’Etat». Quelques signes permettent de croire que les mentalités sont en train d’évoluer dans cette direction. En ce sens, la visite effectuée le 11 octobre à la prison de Serkadji (ex-Barberousse) par l’ambassadeur de France à Alger est hautement symbolique. 58 Algériens et Français qui se sont engagés corps et âme pour l’indépendance de l’Algérie (Fernand Yveton..) ont été éxécutés ou guillotinés pendant la guerre de Libération. «Il y a eu 58 exécutions dans la prison Barberousse. C’est un lieu de mémoire pour les Algériens, pour Alger. Ahmed Zabana, des Algériens mais aussi des Français (Fernand Iveton) ont été exécutés…», a déclaré Xavier Driencourt. La France officielle qui ne veut pas entendre parler de repentance finira-t-elle par reconnaître les massacres et les exécution commis le 17 octobre en particulier, et pendant la Guerre d’Algérie en général? «Oui, nous reconnaissons les faits, je reconnais les faits», a déclaré à la presse nationale M. Driencourt…

Des intellectuels et des politiques français ont lancé un appel, le 11 octobre, pour que les massacres commis par la police parisienne contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement le 17 Octobre 1961 soient reconnus comme «crime d’Etat».

La démarche ne consiste pas à creuser un fossé entre les peuples algérien et français. Bien au contraire: «Il s’agit de faire en sorte que se construise une convivialité entre le peuple français et le peuple algérien d’où l’importance de cette revendication cardinale qui est de faire reconnaître officiellement que le 17 octobre 1961, il y a eu un crime collectif et raciste commis en plein Paris», a souligné Mouloud Aounit, le président d’honneur du Mrap (Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples) qui a tenu à rappeler que «c’est grâce à la mobilisation citoyenne que le débat sur cette question a évolué…Les gigantesques actions menées par J.-L. Einaudi qui, par l’intermédiaire de la justice, a permis de reconnaître qu’il y a bien eu massacre le 17 octobre 1961».

Le journaliste et écrivain Daniel Mermet a insisté sur la nécessité d’ouvrir: «Les archives aux historiens et la reconnaissance de ce crime doit être faite par l’Etat. C’est absolument nécessaire car la connaissance et la conscience que nous avons de ce qui s’est passé ce jour-là entraînent des effets de culpabilité qui me semble être l’une des causes de l’islamophobie à laquelle nous assistons et qui envahit cette société depuis un certain temps.» Le fondateur de Médiapart a lancé, au nom de son journal et de l’association «Au nom de la mémoire» et du «Collectif du 17 Octobre 1961», un appel pour la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961 à Paris. Le massacre commis ce jour-là «est le plus grave commis depuis la Commune de Paris…On n’a pas seulement massacré le colonisé mais aussi l’ouvrier, qui est au coeur de notre histoire, car notre histoire ouvrière a toujours été nourrie de l’histoire de l’immigration», a indiqué Edwy Plenel.

La France officielle finira-t-elle par assumer son histoire? Celle qui l’a liée pendant plus de 130 années à l’Algérie: son ex-colonie. Le débat sera sans conteste passionné et le sillon tracé sera probablement encore long à parcourir pour une reconnaissance des massacres et des crimes commis par la France coloniale tant il ravive des plaies demeurées béantes. Des femmes et des hommes ont, envers et contre tous, décidé de porter la question au coeur de la société française tout en interpellant le plus haut sommet de la République. Le combat fût lancé il y a une dizaine d’années par le sénateur socialiste David Assouline au sein même de l’hémicycle du Conseil de la ville de Paris. Il «demeure inachevé», fait-il constater. Pourquoi? Il y avait «en face une droite qui a été très dure dans le débat», confie le parlementaire du groupe socialiste lorsqu’il s’est agi d’adopter une initiative pour apposer une plaque commémorative des massacres du 17 Octobre 1961 sur le pont Saint-Michel (à Paris, Ndlr) a-t-il précisé. L’élu du Palais du Luxembourg ne compte pas pour autant baisser les bras. David Assouline est décidé à «introduire au Sénat une demande de reconnaissance par l’Etat français de ces massacres comme crime d’Etat». Quelques signes permettent de croire que les mentalités sont en train d’évoluer dans cette direction. En ce sens, la visite effectuée le 11 octobre à la prison de Serkadji (ex-Barberousse) par l’ambassadeur de France à Alger est hautement symbolique. 58 Algériens et Français qui se sont engagés corps et âme pour l’indépendance de l’Algérie (Fernand Yveton..) ont été éxécutés ou guillotinés pendant la guerre de Libération. «Il y a eu 58 exécutions dans la prison Barberousse. C’est un lieu de mémoire pour les Algériens, pour Alger. Ahmed Zabana, des Algériens mais aussi des Français (Fernand Iveton) ont été exécutés…», a déclaré Xavier Driencourt. La France officielle qui ne veut pas entendre parler de repentance finira-t-elle par reconnaître les massacres et les exécution commis le 17 octobre en particulier, et pendant la Guerre d’Algérie en général? «Oui, nous reconnaissons les faits, je reconnais les faits», a déclaré à la presse nationale M. Driencourt…