Personne ne peut ou ne pourra dire « je n’avais pas vu venir ». Il y a eu les scores du Front National et sa présence au second tour par deux fois au cours des 4 dernières élections présidentielles en France, le vote du Brexit en Grande-Bretagne, l’élection de Donald Trump aux USA, voilà pour les anciennes démocraties les plus influentes dans le monde. Il y a eu l’arrivée au pouvoir du fasciste Salvini en Italie, pays fondateur de l’Union Européenne berceau du Traité de Rome, après l’arrivée au pouvoir des extrémistes nationalistes en Pologne, Hongrie, Autriche, et les scores historiques de ces courants politiques jusque dans les pays nordiques ou au Québec, réputés ouverts aux valeurs d’accueil. Le basculement de la Turquie, berceau de la laïcité en Orient vers l’autoritarisme populiste islamiste. La Russie sortie du totalitarisme stalinien pour s’installer maintenant dans celui libéral-autoritaire de Vladimir Poutine. Et maintenant le Brésil, État continent, où le pouvoir sera dans les mains des nostalgiques de la dictature qui a écrasé ce pays pendant des décennies, soutenus par les grands propriétaires terriens et industriels du pays, avec à leur tête le fasciste Bolsonaro, raciste, sexiste, homophobe, qui combat les libertés collectives et individuelles, les droits sociaux, et encourage la déforestation de l’Amazonie poumon de la planète. Au même moment, les USA qui semblaient plus épargnés que d’autres au retour de la haine antisémite et de sa folie meurtrière viennent d’être frappés par un massacre dans une synagogue perpétré par un «suprémaciste » anti-immigrés.
Sans parler du reste du monde en Asie, Afrique ou au Moyen-Orient où les droits démocratiques et le respect des valeurs humaines sont si souvent niées ou bafouées.
Le monde bascule par paliers successifs dans ce qui peut lui devenir fatal.
Alors ceux qui veulent encore nous faire croire que le libéralisme économique débridé, le dogme du profit au détriment de la justice sociale et de la durabilité de notre planète, la fermeture des frontières à ceux qui fuient la misère, la guerre et les persécutions, seraient l’alternative au national-populisme, nous conduisent tout droit au suicide collectif.
 
Si la gauche démocratique à laquelle j’appartiens, qui promeut un autre chemin, encore tétanisée, continue de s’enliser dans la routine électoraliste sans idées et énergie créatrice, sans relever le défis des batailles culturelles à mener, sur les valeurs essentielles tout en se complaisant dans la division et les querelles de leadership, ne réagit pas avec la force et l’ampleur qu’imposent l’enjeu, elle ne permettra non seulement pas de préparer une alternative juste pour notre pays, mais elle ne sera même pas en capacité d’organiser la résistance minimum nécessaire.
Oui, la gauche démocratique doit s’unir vite et afficher ensemble sa détermination à lutter pied à pied pour les valeurs républicaines, humanistes et universalistes, pour les libertés démocratiques, pour la justice sociale, pour la défense de la planète, pour l’Europe Unie, sociale, écologique et démocratique.