En tant que président du groupe d’amitié France-Japon au Sénat, je me suis rendu au Japon du 20 au 26 avril 2014 pour des rencontres et échanges liés aux industries culturelles de nos deux pays.

L’un des moments fort de ce voyage restera la visite des zones dévastées aux abords de Fukushima.

 Fukushima, est une catastrophe totale qui a surpris par son ampleur et sa force. Elle a ému le monde entier : cette vague noire qui a tout englouti sur son passage a causé une triple catastrophe humaine, nucléaire et économique.

Le déracinement des populations autant que les pertes humaines sont un drame pour les familles ; les nombreux suicides consécutifs au tsunami attestent de l’ampleur du désespoir des populations. Trois ans après, la population est encore sous le choc. Et nous ne l’oublions pas.

Le chantier de la reconstruction est un défi gigantesque pour le Gouvernement japonais et les élus des localités touchées. Mais la mobilisation de l’aide et de la solidarité en provenance du monde entier redonne de l’espoir.

Une mobilisation immédiate du Président de la République François Hollande qui s’est rendu sur place dès le 31 mars 2011. L’aide fut apportée de façon massive et immédiate grâce à un avion gros porteur avec un chargement de 150 tonnes d’aide technique et humanitaire le 25 mars à Sendaï. Une vingtaine de membres du détachement de sécurité civile ont prêté main forte à l’Union européenne dans le département d’Ibaraki pour le déchargement de l’aide humanitaire

La France, via EDF et AREVA, a mis à disposition son expertise et son matériel robotisé pour gérer la catastrophe nucléaire de Fukushima. Outre un don de 1 million d’euros à la Croix Rouge japonaise et la mise à disposition d’une équipe d’une quizaine d’experts, AREVA a également livré un chargement de 40 tonnes de matériel de radioprotection, 100 tonnes d’acide borique.

Les collectivités locales française se sont aussi massivement mobilisées dans un élan de solidarité associant les élus et les populations : on peut citer les initiatives de la ville de Rennes, jumelée avec Sendaï, qui a ouvert un compte pour recevoir les dons des Rennais et accordé une aide d’urgence de 50.000 euros. La région Centre et Rhône-Alpes ont également débloqué une aide d’urgence.

Les Français du Japon se sont également mobilisés avec la « Caravane des Français » : 7 chefs cuisiniers étoilés se sont relayés pour offrir des repas chauds aux sinistrés à Koriyama.

Dans ces circonstances dramatiques, le renforcement des liens culturels franco-japonais a constitué un début de réconfort. La coopération des musées du Louvre et de Tohoku d’une part, mais aussi la visite de l’ambassadeur de France au Lycée Kozukata de Morioka (seul lycée où le français est enseigné comme 1ère langue étrangère), le démontrent. Les élèves ont ensuite été accueillis à la Résidence de France pour le 14 juillet et ont chanté la Marseillaise et l’hymne japonais Kimigayo devant la communauté française réunie. Je me réjouis de la reprise progressive des activités de l’Alliance française de Sendaï, alors que la coopération universitaire Tohoku-France reste dynamique

L’ensemble de ces initiatives traduisent la solidité des liens d’amitié qui relient la France et le Japon, les Français et les Japonais. Elles se prolongent aujourd’hui dans le développement des projets de coopération entre la France et le Japon, notamment dans le domaine scientifique et technologique

– Appel à projets JST-ANR pour promouvoir les recherches urgentes liées à la catastrophe.

–  Appel à projets dans le cadre du programme NEEDS du CNRS.

– Création d’un LIA « Protection humaine et réponse aux désastres, soins intensifs en sociétés industrielles ».

– Echanges franco-japonais sur le devenir des filières de l’ostréiculture et de l’algoculture.

– Rapport de l’Académie des Sciences « L’accident majeur de Fukushima ».

Ces liens et cette solidarité plus vivaces que jamais avec le Japon, sont indispensables, compte tenu de la désolation que j’ai pu moi-même constater sur le terrain. Je veux ici saluer la mémoire des victimes, honorer les morts et les survivants. Je veux aussi saluer le dévouement et le courage des travailleurs qui au quotidien, au péril de leur santé, et donc de leur vie, sont confrontés aux conséquences de cette catastrophe nucléaire.