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 « A la hauteur de ce qu’on attend d’un Président »

Dans un climat politique en France dominé par les jeux de positionnement et les petits calculs, sur toutes les questions importantes – Syrie, sécurité et justice, budget et fiscalité, emploi et pouvoir d’achat – hier, le président de la République, pédagogue, a parlé avec vérité, rappelant les principes universalistes de l’action de notre pays qui font sa place dans le monde, et les objectifs de sérieux et de justice sociale pour le redresser économiquement. Il a été à la hauteur de ce que l’on attend d’un Président, il a parlé de l’ambition qui doit être celle de la France, de son avenir, en rupture avec toutes les démagogies du moment, à un moment où trop de responsables politiques ne pensent qu’à leur propre avenir et à leurs propres ambitions. Je parle bien entendu de la droite, et nous l’avons vu sur tous les sujets, y compris quand il s’agissait de la Syrie.
Le Président s’est appuyé sur ce qu’il a fait et sur ce qu’il fait aujourd’hui, loin des postures irresponsables des commentateurs de la droite.
Il a rappelé que, sans la préparation et l’annonce déterminée avec Barack Obama d’une réaction forte après le massacre chimique du 21 août, l’accord qui semble se dessiner pour la destruction de l’arsenal chimique du dictateur syrien ne serait pas à l’ordre du jour, ni même la reconnaissance de l’existence de cet arsenal, qui semble acquis aujourd’hui. Il a rappelé que l’objectif est de favoriser une transition avec l’opposition démocratique de Syrie comme alternative au dictateur mais aussi aux djihadistes. Il a rappelé à cet égard l’action réussie pour aider le Mali à retrouver sa souveraineté, alors que l’inertie condamnait ce pays à devenir la tête de pont des fanatiques et des terroristes en Afrique et aux portes de l’Europe.
Il a rappelé ses actions et sa détermination à fixer le cap de la croissance et de l’inversion de la courbe du chômage, que beaucoup pensent possible aujourd’hui, et qu’il répétait contre vents et marées quand ses détracteurs le moquaient.
Il a rappelé que seule la justice peut rendre la justice dans la République et la fermeté du gouvernement pour relever le défi de la sécurité.
Enfin, il rappelé que la responsabilité et le sens de la République l’avaient conduit, sans hésiter, à appeler à faire barrage au Front national après le 21 avril 2002, montrant encore qu’en toute circonstance quand il s’agit des valeurs et des principes fondamentaux c’est l’intérêt général qui doit guider la parole et l’action des responsables publics et non leurs petits calculs politiciens.

Le FN accélère son hégémonie politique à droite

J’en viens à ce qui occupe justement aussi l’actualité, les propos répétés de M. Fillon, le discours de Marine Le Pen hier et la montée en puissance du Front national.

M. Fillon prend la lourde responsabilité de donner une nouvelle dynamique au Front national, qui accélère probablement son hégémonie politique et idéologique sur l’ensemble de la droite. Si demain le FN était majoritaire à droite, il le devrait probablement beaucoup à cet abandon et, je le répète, à cette irresponsabilité d’une droite aveuglée par sa haine des socialistes et par sa soif de revanche à n’importe quel prix.

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D.Assouline : «Monsieur Fillon prend la lourde… par PartiSocialiste]

Nous avons eu raison de dénoncer cette dérive de la droite depuis quelques années, depuis le débat sur l’identité nationale, puis le discours de Grenoble de M. Sarkozy et sa campagne présidentielle, puis le ni-ni de M. Copé et de l’UMP. A chaque fois, des paliers étaient franchis. La stratégie funeste consistant à reprendre le fond de musique du FN, pour lui prendre son électorat, est un échec absolu. Nous le disions, cela conduirait l’électorat de droite à voter pour l’original et pas la copie. Nous avons eu raison. On nous a dit qu’on exagérait, qu’on diabolisait, et bien maintenant c’est un nouveau pallier qui est franchi avec les propos de M. Fillon. Nous avions anticipé aussi cette accélération de cette dérive depuis notre rentrée de La Rochelle.

Y a t-il plus forte banalisation que celle du ni-ni ou les propos de M. Fillon ? Alors comme cela, ce serait égal ou moins « sectaire » d’être le candidat d’un parti nationaliste et xénophobe que d’être celui d’un parti dont l’histoire se confond avec celle de tous les combats pour la République, pour la liberté, l’égalité et la fraternité : le Parti socialiste ?

Oui, le FN n’est pas un parti comme les autres. Sa banalisation doit être combattue culturellement, idéologiquement et concrètement tous les jours dans nos territoires.

Aujourd’hui nous voulons le dire avec solennité, la majorité de l’électorat de droite est en train de basculer vers le FN, et l’UMP en est responsable ! Nous appelons à une grande réaction et mobilisation face à ce danger qui est là, palpable, concret, et qui pourrait trouver sa traduction explosive aux municipales, et encore plus aux européennes. Par toutes les formes démocratiques, le sursaut de la société, des personnalités de la société civile, des associations, des syndicats, des intellectuels doit se faire entendre et se lever contre ce que personne ne peut accepter comme inéluctable et que certains titrent déjà comme « la marche du FN vers le pouvoir ». C’est maintenant que cela se joue, il ne faudra pas se réveiller après avec la gueule de bois. La droite républicaine doit se ressaisir aussi, elle peut encore réagir et cesser ce laisser-aller.

Quant à nous, nous prenons nos responsabilités, notre offensive contre l’extrémisme sera totale, et le 5 octobre, nous en débattrons dans un grand forum national au Théâtre Dejazet, comme je vous l’avais dis la semaine dernière.

Parce que c’est pied à pied qu’il faudra défendre cette idée que le Front national est un danger pour la France. Face à toute cette démagogie et ces propositions catastrophiques pour notre pays, qui ont été distillées hier et qui sont dans le programme du Front national : c’est la sortie de l’euro, et donc la dévaluation du franc de 30 à 60% ; c’est l’explosion du coût de l’essence ; c’est l’augmentation des prix des matières premières importées par les entreprises françaises ; c’est la destruction de centaines de milliers d’emplois à terme et l’explosion des prix pour nos compatriotes ; c’est la pénalisation très forte des exportations françaises (dont 61% se font vers la zone euro) avec les destructions d’emplois qui vont avec ; c’est l’explosion de la dette pour l’instant détenue en euros : c’est la hausse de l’inflation.

Les dangers de la sortie de cette monnaie, que propose Marine Le Pen, doivent être montrés, démontrés, dénoncés, comme étant non pas une posture que prendrait le Front national, mais un danger possible si on allait jusqu’à voter et lui donner une quelconque chance d’être au pouvoir.

Il y a le protectionnisme aussi qui pénalise l’emploi. L’immigration, cette démagogie à vouloir dans tous les domaines, parler de préférence nationale.

Le FN nous trouvera en face

On sait que dans certains secteurs du marché de l’emploi, il n’y aurait aucune compensation possible, et ce ne serait pas seulement une perte de dynamique économique. Au delà de ce que cela signifie au niveau moral et en terme de valeurs, cette illusion, cette démagogie, rappelée hier dans le discours de Marine Le Pen, la préférence nationale pour les prestations sociales, tout cela fait fi de ce qu’a déjà démontré la seule étude sérieuse de ces dernières années : les immigrants ont bénéficié de 47,9 milliards € (retraites, santé, allocations familiales, aide au logement, RMI), ils ont versé 60,3 milliards au budget de l’Etat (cotisations sociales, imposition, CSG). C’est 12 milliards qui manqueraient à nos caisses et à l’Etat si une telle mesure était décidée. C’est le retour des femmes au foyer, c’est le déremboursement de l’IVG. C’est un ensemble de mesures qui seraient un retour en arrière et une autre société que celle à laquelle sont attachés les Français. Et nous allons le dire, et nous voulons qu’avec nous toutes les forces républicaines le disent, puisque elles ont ça en commun : la République.

Je voulais insister, avec ces quelques exemples, sur le fait que, pied à pied, point par point, le Front national nous trouvera en face, et c’est la gauche tout entière qui devrait relever ce défi. Bien sûr, la droite républicaine devrait le faire, mais, quand elle s’abandonne, cela nous donne, à gauche, une plus grande responsabilité. Et cela doit se traduire aussi dans les élections, à commencer, bien sûr, par les élections municipales.

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Front national: «Un ensemble de mesures qui… par PartiSocialiste]


Harlem Désir à Marseille le 22 septembre

Comme vous le savez aussi – mercredi matin, Alain Fontanel et Christophe Borgel vous en parleront de façon plus concrète et précise – le Parti socialiste organise des primaires citoyennes. C’est une première en ce qui concerne les municipales. Nous avons été précurseurs au moment de la présidentielle. Nous continuons dans cette voie avec le même état d’esprit. Cela concerne les villes comme Marseille, bien entendu, mais aussi Aix-en-Provence, Béziers, Le Havre. A chaque fois, les candidats sont déclarés, les processus commencent, l’information au niveau de ces localités se déploie. Je veux vous dire aussi qu’Harlem Désir sera dimanche prochain à Marseille pour une opération de simulation de vote, comme nous l’avions fait d’ailleurs à l’époque de la primaire présidentielle. C’était, je crois, au même endroit que nous avions fait cette opération pour montrer quel sera le processus et ajuster, jusqu’au dernier moment, tous les problèmes qui peuvent surgir, pour qu’elle soit aussi parfaite, incontestable et porteuse de dynamique que celle que nous avions engagé pour la présidentielle.