J’ai réagi à l’organisation de la conférence sociale dédiée à la future réforme des retraites, mais aussi fustigé l’attitude de la droite, qu’il s’agisse des démêlés judiciaires d’Henri Guaino ou des dernières déclarations de Nathalie Kosciuzko-Morizet.

CONFERENCE SOCIALE :LE DIALOGUE SOCIAL ET L’EGALITE AU COEUR DES PRIORITES. «UNE RÉFORME, OUI, JUSTE, PÉRENNE ET ISSUE D’UNE NÉGOCIATION EXEMPLAIRE»

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Aujourd’hui, le Premier ministre va recevoir les partenaires sociaux afin de préparer la deuxième conférence sociale des 20 et 21 juin prochains, et nous savons qu’elle portera essentiellement sur les enjeux de la réforme nécessaire des retraites, puisque nous savons qu’en 2017 le déficit pourrait atteindre 20 milliards d’euros. Parmi les sujets qui devront être abordés, le financement, les retraites complémentaires, les régimes spéciaux, la transition fin d’emploi-retraite etc.

C’est l’occasion de rappeler pour nous que la première conférence qui s’est tenue immédiatement après l’élection présidentielle il y a un an portait sur la réforme du marché du travail et la sécurisation de l’emploielle a installé une méthode et a produit des résultats très importants. Je vous renvoie au bilan de la négociation sur la sécurisation du marché de l’emploi, sur la représentativité des salariés, les contrats de génération et tous les chantiers sur la sécurisation des parcours professionnels ; non seulement du marché de l’emploi, mais aussi sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, avec d’ailleurs les incitations dans un certain nombre de territoires expérimentaux et avec des sanctions déjà mises en œuvre pour non respect de la loi sur cette égalité professionnelle, puisque c’est-là le principal problème : il y avait l’affirmation générale de cette égalité devant la loi mais les sanctions étaient très peu contraignantes.

Cette méthode, celle de la concertation et de la négociation est une rupture totale avec ce qui prévalait avant, méthode mise à nue justement au moment de la précédente réforme des retraites, quand le  gouvernement de Nicolas Sarkozy avait prétendu réformer. Cela s’est fait sans concertation et encore moins de négociation, cela s’est fait brutalement. Et sur le fond, alors qu’on prétendait faire une réforme pérenne pour sauver le régime par répartition, nous avons eu une réforme injuste; le fait même que l’on doive recommencer aujourd’hui est la démonstration que cette réforme n’était pas pérenne et ne sauvait rien du tout.

Nous disions oui à une réforme négociée. Je le dis parce que certains commentateurs ce week-end ont glosé sur le fait qu’on est obligé d’y revenir alors que l’on se serait opposé à la nécessité même d’une réforme.

Nous avons toujours défendu, et c’était notre marque de fabrique à ce moment-là, la nécessité d’une réforme, mais juste et pérenne, parce que, bien entendu, il faut sauver ce système solidaire de retraites par répartition.

Le souhait donc du Parti socialiste, dans la continuité de ce qu’il exprimait alors, est clair : une réforme oui, juste et pérenne, et issue d’une négociation exemplaire.

Demain, le Sénat après l’Assemblée nationale, va voter la réforme issue de la négociation sociale de la première conférence sociale, pour sécuriser le marché du travail, et déjà l’acte 2 se prépare. On a beaucoup parlé la semaine dernière du bilan de la première année du mandat de François Hollande, et bien la relance de la négociation entre partenaires sociaux à ce niveau, sur autant de sujets cruciaux, et avec une telle efficacité, n’avait plus été réalisée depuis plus de 20 ans. Et cela, c’est une avancée considérable pour notre société, pour sa capacité à défendre ses droits, à défendre la justice sociale tout en se modernisant et en relevant de façon collective les défis d’aujourd’hui et de demain.

Donc bonne route pour cette deuxième conférence sociale.

 L’UMP, CE PARTI EST «À LA RAMASSE»

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Mais ce week-end nous avons encore eu un aperçu du niveau de dégénérescence de l’UMP.Sur la forme et sur le fond ce parti est « à la ramasse », et cela n’est pas réjouissant pour nous parce que ce n’est pas bon pour notre démocratie.

M.Guaino, mais cette fois-ci accompagné par l’UMP, son président, le président du groupe à l’Assemblée nationale, 105 députés, revendiquent non seulement une attaque inouïe contre l’institution judiciaire portant atteinte à son indépendance, mais aussi une attaque ad nominem contre le juge Gentil, annonce qu’il ne se pliera pas à son devoir de répondre à la convocation de la police judiciaire. Et il ose parler d’affaire Dreyfus qui a symbolisé justement l’inverse, en particulier que la justice travaille en toute indépendance et ne soit pas au service des puissants pour écraser les plus faibles en désignant un bouc-émissaire, ce fut alors un combat pour la vérité et non pour l’empêcher.

Décidément, M.Guaino se prend pour ce qu’il n’est pas : ce n’est pas parce qu’il prend les accents de Malraux qu’il en a le talent, ce n’est pas parce qu’il dit non au mariage homosexuel en contestant la légitimité du parlement pour légiférer qu’il arrive à la chaussette du Général de Gaulle qui a dit non à l’infamie, et ce n’est pas parce qu’il compare l’affaire Bettencourt -Sarkozy à l’affaire Dreyfus qu’il a le début de l’épaisseur et du courage d’Emile Zola qui accusait au nom de la vérité, de la justice indépendante et de la République.

A ce jour, M.Guaino n’a été comme conseiller de N.Sarkozy que l’auteur du funeste discours de Dakar.

NKM N’ASSUME RIEN : NI SON PASSE, NI SON PRESENT, NI SON AVENIR ?

Nous avons eu aussi Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n’assume rien de ses choix mais qui demande au PS d’assumer ce que notre parti a condamné avec promptitude et de façon tout à fait claire et déterminée. Elle a osé dire : « Le plus choquant dans cette affaire-là c’est qu’on ne sait toujours pas la vérité sur ce que savait ou pas le PS ». Et bien Madame, nous ne savions pas, et nous n’avions pas de raison d’en savoir plus que les autorités sous la droite, avec plusieurs ministres du budget de l’UMP. Vous en étiez de ces gouvernements, qui disent n’avoir pas su. Et dès que le doute a conduit la justice à ouvrir une enquête préliminaire, nous avons agi, et même proposé une loi pour la transparence et le contrôle que votre parti rejette. C’est vous qui devez répondre pour ou contre cette loi.

Mais Mme Kosciusko-Morizet qui s’est déjà abstenue sur le mariage pour tous qui est contre mais n’ose le dire par son vote, qui se dit contre l’homophobie mais ne dit pas ce qu’elle fera du maire UMP du 6ème qui a tenu des propos clairement homophobes, qui a quitté avant la fin de son premier mandat la mairie de Longjumeau contrairement à ses engagements auprès de ses habitants, pour briguer Paris sans répondre si elle abandonnerait Paris pour être candidate à la présidentielle de 2017, qui ne dit pas ce qu’elle ferait des Tibéri sur ses listes et de l’héritage du système qui a déshonoré Paris, qui ne dit pas ce qu’elle assume de la campagne outrancière sur la ligne Buisson qu’elle a portée comme porte-parole du candidat Sarkozy.

NKM n’assume rien : ni son passé, ni son présent, ni son avenir. Elle elle croit qu’elle pourra tenir un an de campagne dans l’esquive, dans l’attrape-tout, mais les parisiens se sont habitués à la clarté, à la transparence, et à être considérés comme des citoyens majeurs.