LE SOIR BFM – Le 03/04/2013 – 23:07:01 – Extraits

Une nouvelle étape aujourd’hui, dans les attaques venant de l’opposition

David ASSOULINE

Ecoutez, le responsable, et il l’a avoué, c’est Jérôme CAHUZAC. C’est très grave, bien entendu, pour quelqu’un qui était chargé au sommet de l’Etat de lutter contre la fraude fiscale, pour moraliser, dans une situation économique où c’est très difficile pour la majorité des Français, que, aussi, c’était celui qui justifiait un certain nombre d’efforts qui étaient demandés à tous, c’est un coup terrible porté à la crédibilité de l’action publique.

Jean-Baptiste BOURSIER

C’est un coup terrible porté aussi à la crédibilité d’un chef de l’Etat et d’un Premier ministre, qui sont déjà en difficulté d’un point de vue de la popularité, David ASSOULINE, ça ne tombe pas vraiment au bon moment cette affaire-là.

David ASSOULINE

Bien sûr que ça ne tombe pas au bon moment, et on pourrait en parler, parce que je pense qu’à un moment donné l’opposition a tout à fait intérêt, l’opposition républicaine, je dis bien, à ce qu’on ne cherche pas à chercher avantage en grossissant le trait, en faisant semblant de croire qu’il pourrait y avoir une quelconque implication, complicité, du chef de l’Etat ou du Premier ministre, qui, par rapport à ce qui se passait avant, ont été très prompts, la justice a pu travailler en toute indépendance, ce n’était pas le cas avant.

Jean-Baptiste BOURSIER

Et les députés ont pu interroger directement le gouvernement aujourd’hui sur cette affaire.

Une presse et une justice indépendantes

Jean-Baptiste BOURSIER

Il y a une espèce de fuite en avant, on se demande jusqu’où ça va, David ASSOULINE, LE POINT dit aujourd’hui sur son site Internet, et en parlera et le développera demain, une note blanche des services français était sur le bureau de François HOLLANDE à la fin de l’année dernière, il était donc au courant de ce qui se passait. Sans dire que c’est vrai ou que c’est faux, il y a donc une machine qui est en train de s’autoalimenter là ?

David ASSOULINE

Ecoutez, la presse a travaillé de façon indépendante, en particulier MEDIAPART, et avait dit beaucoup de choses, et notamment, avec leur enquête, avec leurs propres recoupements, etc., dont on ne pouvait pas d’ailleurs connaître plus, puisqu’il y a la protection des sources, ils ont fait leur travail. Beaucoup de choses sont corroborées par ce qui est avoué par monsieur CAHUZAC, et révélé aujourd’hui. Mais, pour les décideurs politiques, pour les responsables politiques, parce que personne, même parmi ceux qui maintenant essayent de jeter le doute, ne venait dire ça suffi comme éléments pour prendre les décisions et engager une accusation de monsieur CAHUZAC. J’ai même entendu l’inverse sur ces plateaux-là, les responsables de droite étaient plutôt à dire qu’il y a une présomption d’innocence, et il faut, si la justice se saisit, etc.

Jean-Baptiste BOURSIER

Elle est toujours valable d’ailleurs, la présomption d’innocence.

David ASSOULINE

Bien sûr, mais ce qui était attendu des autorités, c’est que la justice puisse faire son travail, de façon indépendante, ce qui a été le cas et ce qui a permis d’ailleurs cette situation, c’est quand même exceptionnel ce qui se passe aujourd’hui. Il y a une information judiciaire, et même pas une mise en examen, tout de suite le président décide de démissionner monsieur CAHUZAC, ensuite… ça libère quand même beaucoup de choses, parce que ça permet aussi qu’il n’y ait aucune interférence entre l’exécutif.

(…) Quand vous me dites qu’il y a ce flot, aujourd’hui continu, d’accusations, c’est bien que de façon posée…

Des réponses et des propositions claires du premier ministre et du gouvernement

Jean-Christophe LAGARDE

(…) Un élu de l’opposition, il peut poser des questions, mais il n’est pas obligé de harceler, nous ne l’avons pas fait, je pense même que c’est à l’honneur, en tout cas pour le groupe UDI, de ne pas l’avoir fait. On a posé une question, on a eu une réponse, on s’en est tenu à la réponse.

David ASSOULINE

Mais aujourd’hui je pense qu’en accusant le chef de l’Etat et le Premier ministre vous franchissez une étape.

Jean-Christophe LAGARDE

En revanche, Monsieur ASSOULINE, vous voulez faire croire aux Français que les juges doivent faire leur travail, mais que le président de la République et le Premier ministre n’ont pas la responsabilité de protéger l’Etat contre ça.

David ASSOULINE

Mais bien sûr, oui.

Jean-Christophe LAGARDE

(…)  par exemple sur les déclarations de patrimoine, que monsieur HOLLANDE, parce que ça aussi ça m’a beaucoup frappé dans la journée, veut rendre publiques, ainsi que le CSM plus indépendant, et puis…

David ASSOULINE

Vous allez voter tout ça ?

Jean-Christophe LAGARDE

Mais je vous pose simplement une question, ça aurait empêché monsieur CAHUZAC de faire ce qu’il a fait ? Non. C’est simplement un feu de diversion, ça n’aurait rien empêché, et moi je ne souhaite pas faire diversion…

David ASSOULINE

Vous êtes contre…

(…) De toute façon il faut que tous les éléments puissent être donnés, aujourd’hui monsieur MOSCOVICI a répondu…

Jean-Baptiste BOURSIER

Vous êtes donc favorable à cette commission d’enquête.

David ASSOULINE

Il a dit que les présidents et les rapporteurs des commissions des Finances, qui sont à l’opposition, le président pouvait avoir le document notamment que vous avez évoqué.

Jean-Christophe LAGARDE

Et pourquoi pas le public ?

David ASSOULINE

Après il est public, très franchement…

Jean-Christophe LAGARDE

Vous êtes d’accord pour qu’il soit rendu public ?

David ASSOULINE

Quelles sont les procédures, à partir du moment où un responsable d’opposition peut voir le document, c’est qu’on n’a rien à cacher.

(…) Moi je pense que vraiment, c’est une conviction profonde, que l’engagement politique c’est quelque chose de très important, se battre pour des convictions, se battre pour l’intérêt public, c’est quelque chose qu’il faut réhabiliter en permanence. Je pense à ces dizaines de milliers d’élus qui le font bénévolement, parce que 80% des élus sont bénévoles, mettent de leur temps, reçoivent, reçoivent toutes les misères du monde, essayent d’y apporter des réponses, et qui, dans ces moments-là, je pense aux socialistes en particulier, en ce moment, qui sont dans cette situation, qui ont un désintéressement total, n’ont que des convictions, n’ont que des valeurs, vivent dans la même difficulté, souvent, que tous les Français, et qui reçoivent ça comme un choc, comme un coup porté. Et je pense que tous les responsables politiques, tous, doivent absolument aujourd’hui faire attention à ne pas jouer avec le feu et à essayer, pour des gains politiques, comme des vautours, essayer de récupérer une affaire, et cherchant à affaiblir le chef de l’Etat ou le gouvernement, personne ne peut douter de la probité…