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PS@CTU
Lundi 4 novembre 2013
David Assouline, porte-parole du Parti socialiste

Bonjour,

 Alain Bergounioux est présent à mes côtés pour ce point de presse pour vous présenter un numéro spécial de La Revue socialiste, « Le FN passé au crible », qui s’inscrit dans la droite ligne de ce que nous avons engagé comme mobilisation depuis l’Université d’été de La Rochelle. Nous avons développé cette mobilisation à travers un Forum le 5 octobre dernier, elle se concrétise par cette revue spéciale et se poursuivra par d’autres documents, argumentaires, qui seront d’avantage liés à la campagne des municipales.

 Hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon

 Bien entendu, je veux commencer ce point de presse par ce qui nous a bouleversés, ce qui nous a révoltés, le lâche assassinat au Mali, commis froidement par des terroristes, de nos deux concitoyens français, journalistes dans l’exercice de leur irremplaçable métier, celui de nous informer.

 Oui, c’est bien à un des fondements de la démocratie, la liberté de la presse, qu’ils se sont attaqués, comme malheureusement ils le font de plus en plus et ailleurs dans le monde, car ils savent bien que des citoyens bien informés c’est une défaite pour les démagogues, les fanatiques et les extrémismes.

En effet, ce sont déjà 43 journalistes et 3 collaborateurs qui ont été tués en 2013.

 En condamnant avec force leur assassinat, et en rendant hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à leur courage et à leur travail, je veux aussi rendre hommage à tous ces journalistes et techniciens du service public de l’audiovisuel extérieur de la France, à ceux de RFI en particulier, qui risquent souvent leur vie, exercent ce travail irremplaçable et font vivre concrètement la liberté de la presse.

A nous de rassembler et de valoriser à leur juste place ce travail et ce qu’il apporte à la démocratie.

 
David Assouline rend hommage à Ghislaine Dupont… par PartiSocialiste

Crise en Bretagne : l’heure est à la concertation pour faire face ensemble

Je veux aussi ce matin revenir sur le mécontentement en Bretagne, et sur l’écotaxe.

Le gouvernement a pris la mesure de la crise traversée par la région Bretagne et a décidé d’une série d’actions qui vont bien au delà de la problématique de l’écotaxe.

Rappelons d’abord la mise en place d’un «Pacte d’avenir pour la Bretagne» annoncé le 16 octobre.

Il sera finalisé d’ici la fin de l’année et reposera sur trois piliers.

Les premières actions déjà annoncées :

– le Plan Bretagne pour l’agroalimentaire que le Préfet et le Président du Conseil régional ont déjà commencé à préparer

– l’accélération du contrat de Plan entre l’Etat et la Région.

Ce contrat de Plan portera sur 5 axes essentiels : l’enseignement supérieur; la recherche et l’innovation ; les filières d’avenir et l’usine du futur ; les infrastructures et usages du numérique ; les mobilités multimodales et la transition écologique et énergétique.

Rappelons que cela intervient après l’annonce d’un plan agroalimentaire pour la Bretagne le 12 septembre dernier, qui s’appuie sur des mesures pour les filières porcine et avicole, sur le développement de la méthanisation et sur la déclinaison régionale du contrat stratégique de filière signé le 19 juin dernier, mais aussi après l’annonce de mesures d’urgence et de moyens financiers immédiatement disponibles pour les salariés et les entreprises en difficulté.

Maintenant c’est l’heure de la concertation pour faire face ensemble et tirer la Bretagne vers le haut, l’heure est à la responsabilité de tous les acteurs socio-économiques dans l’intérêt de toute la région, pas aux instrumentalisations. C’est ce qui commencera mercredi.

À propos de la directive « travailleurs détachés »

Par ailleurs, très lié au mécontentement en Bretagne, il y a la directive « travailleurs détachés », qui donne lieu à de nombreux abus, particulièrement dommageables pour les PME et les salariés. Il faut obliger l’ensemble des prestataires qui emploient des travailleurs détachés à se conformer au droit du travail en vigueur dans le pays d’exercice.

C’est ce à quoi s ‘emploie le gouvernement qui essaie donc de former une coalition depuis plusieurs mois, avec notamment la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne, que nous essayons de convaincre.

La France et les autres pays européens qui partagent notre volonté de mieux réglementer souhaitent aussi introduire le principe de « responsabilité solidaire obligatoire », qui permettrait, en cas de fraude, de poursuivre en justice toute la chaîne d’entreprises, du passeur d’ordres aux prestataires de services. La loi française l’autorise déjà. L’extension de ce principe de coresponsabilité à tous les pays de l’Union européenne permettrait d’améliorer fortement la lutte contre les fraudes. Ce dossier sera évoqué lors de la prochaine réunion des ministres européens du Travail en décembre.

Bretagne : «L’heure est à la concertation pour… par PartiSocialiste

Le contrat Ecomouv’ sème le trouble

Je voudrais, après la suspension de l’écotaxe, m’arrêter un moment sur le contrat Ecomouv’, de partenariat public-privé conclu par la droite en 2011. Ce contrat sème le doute, à plusieurs titres :
Aujourd’hui, la facture qui lie Ecomouv’ à l’Etat oblige ce dernier à lui verser 250 millions d’euros sur un rendement annuel de 1,2 milliards, soit 20% des recettes attendues de l’écotaxe. Ce montant fait l’objet d’interrogations : comment Ecomouv’ a pu obtenir ces 20% lorsque l’on sait que les partenariats public-privé (PPP) traditionnels ne décrochent qu’en moyenne 2 à 3% des recettes?

La mission d’appui aux PPP expliquait d’ailleurs déjà à l’époque dans un rapport que la mise en œuvre de cette écotaxe, dans le cadre d’un marché public, aurait été plus avantageuse financièrement pour l’État puisqu’elle lui aurait coûté moins cher, d’environ 250 millions d’euros.
En plus de plusieurs anomalies relevées dans l’appel d’offre (coût exorbitant, modification des délais de réalisation et de l’identité du prestataire en cours d’appel d’offre), des soupçons de corruption viennent entourer la signature de ce PPP.

Toute la lumière doit être faite sur ce qui apparaît comme un scandale politico-financier quand l’ancienne majorité de droite était au pouvoir, la même qui cherche depuis plusieurs jours à mettre de l’huile sur le feu en Bretagne. Monsieur Borloo et Mme Kosciusko-Morizet, comme Madame Pécresse doivent s’expliquer et nous soutenons la demande exprimée par le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, d’une enquête parlementaire pour faire toute cette lumière.


Ecotaxe : le contrat avec Ecomouv «sème le… par PartiSocialiste

Intervention d’Alain Bergounioux, directeur de La Revue socialiste :

On voit bien que le Front national occupe beaucoup le débat national. On n’a peu le temps ou pas assez de moyens pour démonter, pour expliquer ce qu’il est, ce qu’il dit, et donc tout l’objet de cette revue, c’est de donner des éléments, des armes, à nos militants, à nos candidats, dans les grandes explications politiques qui vont avoir lieu aux municipales et aux élections européennes. Je tiens à insister sur quelques points.

 Premier point qui est très important, il n’y a pas deux FN, quand on examine les thèses, les textes et les discours nous voyons qu’il y a une grande continuité entre les deux FN. La grande différence entre le père et la fille, c’est que le père ne voulait pas le pouvoir, il voulait gérer son patrimoine politique et financier, alors que la fille veut le pouvoir, et c’est ça la grande différence. Sur le fond de l’affaire, on est sur les mêmes structures et dans la même culture, fondamentalement le repli national. L’exploitation des peurs de l’étranger et de l’immigration, c’est vraiment le fonds de commerce essentiel. Le grand combat, c’est contre l’Europe et les choix européens faits par la France et depuis longtemps. C’est la structure profonde. Le reste, c’est l’exploitation des difficultés, des inquiétudes, des peurs sociales.

 Deuxième point, et c’est souvent le cas avec l ‘extrême droite, il y a une bataille sémantique. Vous avez vu récemment la bataille de Marine Le Pen sur la notion d’extrême droite pour récuser ce vocable.

 Une bonne partie de l’effort de cette revue, c’est de donner des argumentations pour la bataille sémantique, en essayant de démonter le discours du FN, en montrant dans la rhétorique ce qui est le mensonge pur et simple, comme le coût de l’immigration.

 On a donc toute une partie de la revue qui porte sur la déconstruction de la rhétorique du Front national, et une autre partie qui s’attaque au programme du Front national, parce que la bataille des valeurs culturelles reste d’actualité.

 Il faut sortir du faux débat qui opposerait bataille culturelle et bataille sociale, évidement les deux vont ensemble. Il faut se battre sur les valeurs, et récemment, sous la responsabilité de David Assouline, un forum a été organisé sur la République et sur ses valeurs, et sur ce que ça signifie aujourd’hui. Un autre est organisé le 23 novembre dans la continuité, sous la responsabilité de Guillaume Bachelay, sur la notion de progrès. La bataille des valeurs est donc fondamentale.

En même temps, il faut expliciter ce que sont les conséquences du programme du Front national.

 On sait très bien, historiquement, que parfois il y a des dynamiques incontrôlées, qui, une fois qu’elles sont en marche,  sont très difficiles à arrêter. Le Parti socialiste va donc lutter, en donnant tous les éléments de la bataille culturelle, de la bataille économique, pour contrer l’influence du Front national. Et même si c’est un combat difficile, c’est un combat absolument majeur pour nous. Voilà pourquoi nous avons consacré cette revue à cette analyse très détaillée en une vingtaine d’articles.

 
« Le FN passé au crible» : Alain Bergounioux… par PartiSocialiste