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Q : Le Parti socialiste organise aujourd’hui un séminaire de travail du Bureau national autour du pacte de responsabilité. Le Parti socialiste va-t-il demander des contreparties au MEDEF ?
Pacte de responsabilité : le Parti socialiste doit jouer son rôle de force de proposition :

Aujourd’hui, le Parti socialiste  organise un séminaire à l’initiative d’Harlem Désir, avec la participation du gouvernement. Le Premier ministre participera à ce séminaire.
C’est une méthode que nous avions initiée au moment de la réforme sur les retraites. Le PS voulait alors prendre toute sa place dans le débat qui s’ouvrait pour peser sur les orientations de la réforme des retraites. A l’époque, nous avions mis en place un groupe de travail qui avait produit un document d’orientation et de propositions, le bureau national l’avait ensuite adopté. Nous avons été très heureux de voir que pour l’essentiel,  les orientations et les propositions du PS s’étaient retrouvées dans la réforme proposée par le gouvernement et adoptée par le Parlement, à l’issue de négociations sociales réussies.
Ici, nous allons plus loin car avant une délibération du Bureau national qui sera l’occasion pour le Parti socialiste d’apporter sa contribution, il y a un séminaire de travail avec le gouvernement et le Premier ministre. C’est une première. En lançant ce pacte, le président de la République avait appelé toutes les forces vives, notamment les organisations sociales, et l’ensemble des forces politiques, à discuter et à apporter leurs propositions.
Le Parti socialiste est dans cette volonté. Il joue son rôle, il va élaborer des propositions de contreparties :
Il s’agit d’un grand compromis social. Dans le compromis, il y a toujours du donnant-donnant et du gagnant-gagnant. A partir de la proposition du président de la République – 30 milliards pour les entreprises-, il y aura, comme il l’a défini lui même, des contreparties claires.
Je cite les mots du président de la République : « claires, précises, mesurables et vérifiables ». Au Parti socialiste, nous allons nous employer à définir ce que sont, pour nous, des contreparties claires, précises, mesurables et vérifiables.
C’est d’abord une méthode : la méthode de la négociation, de la concertation sociale, où l’on écoute, où l’on s’écoute. C’est la méthode du compromis et c’est ensuite la définition, en terme d’emplois, de qualité des emplois, de formation, de lutte contre la précarité et en terme d’investissements.
J’insiste sur l’investissement car c’est aussi de l’emploi pour demain. C’est d’ailleurs probablement autour de la notion d’investissement dans les contreparties que nous pourrons aussi trouver le compromis social nécessaire.
Cette réussite du pacte nécessite des contreparties effectives et donc précises. C’est là que le PS peut et doit se rassembler.
De la même façon nous pouvons être tous d’accord pour dire que la nécessaire réduction des dépenses publiques doit préserver, défendre et consolider notre modèle social et ses piliers que sont la protection sociale et les services publics. Sur ces questions, il n’y a aucune raison que le Parti socialiste ne joue pas son rôle : rassembler, être combattif et déterminé.
Les uns et les autres peuvent avoir de bonnes idées : il faut d’abord travailler ensemble, se mettre d’accord et être dans la concrétisation. C’est pour cela que le Premier secrétaire a rencontré les organisations syndicales et patronales et a répété que le Medef devait être au rendez-vous des contreparties, que sa responsabilité était grande et qu’il devait jouer le jeu dans l’intérêt général. 

Q : Un texte sera-t-il adopté à l’issue du séminaire ?
Il n’y a aura pas de texte adopté à l’issue du séminaire. Le séminaire de cet après-midi est un séminaire de travail et d’échange. Il y aura autour de la table – entre autres – des experts des syndicats, les Secrétaires nationaux en charge de ces questions comme Karine Berger et Jean-Marc Germain, un représentant du bureau de la FNSER – car les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer. Il y aura également les présidents des groupe parlementaires socialistes mais également Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée nationale.
C’est un moment où l’on travaille, où le débat est libre et organisé. Cela fournira de la matière à une délibération future du Bureau national qui formulera des propositions.
C’est un grand moment, il faut réussir ce pacte de responsabilité. Le président de la République a mis toute sa force pour en faire l’axe de sa politique. Cela nécessite de la confiance car ce pacte doit permettre le redressement de notre pays et de déclencher des résultats concrets pour nos concitoyens. La balle est dans le camp du MEDEF et il faut qu’il réponde en responsabilité, en considérant l’intérêt général de façon précise, mesurable et vérifiable.
Q : Le Parti socialiste est-il-divisé  sur la méthode ?
Tout le monde a salué la méthode que nous avions utilisée pour la réforme des retraites. Cette fois, nous allons encore plus loin, nous faisons un séminaire de travail ouvert avant même la délibération des instances du Parti socialiste. Le gouvernement va avoir un débat approfondi avec la direction du parti.  C’est une méthode qui approfondit notre ligne de conduite démocratique et qui permet le rassemblement.
Tous les socialistes veulent des contreparties effectives et mesurables donc il n’y a pas de raison de se diviser là-dessus. Si nous voulons la réussite d’un pacte voulu par le président de la République, il faut maintenant prendre toutes nos responsabilités, ensemble pour peser sur la réflexion.  Toutes les propositions sont les bienvenues, tous les responsables du Parti socialiste ont vocation à faire des propositions.
Q : A cent jours des élections européennes, les Suisses ont adopté, lors d’un référendum, une position proche du Front national. Est-ce que c’est un avertissement? Comment interprétez-vous ce résultat?
Je l’interprète comme un mauvais vent qui nous est venu de Suisse et qui reflète un vent qui souffle aussi dans une grande partie de l’Europe. Cela remet en cause les accords entre la Suisse et les pays de l’Union européenne.
Je veux tout de suite dire une chose, quand Marine Le Pen est d’accord avec cela, c’est une démonstration précise qu’elle choisit l’idéologie nationaliste et anti-européenne contre l’intérêt des travailleurs frontaliers Français et contre les intérêts de la France. Nous voyons que quand il y a ce choix à faire, elle préfère la solidarité des nationalismes en Europe contre la solidarité des travailleurs en Europe. C’est bien cela le Front national. C’est la même chose quand, Marion Maréchal Le Pen se rend dans une réunion en Belgique d’autonomistes anti-Français : elle préfère la solidarité de ces idéologies nationalistes et populistes à l’intérêt des travailleurs Français.
Pour F. Fillon, il n’y a plus que l’économie qui le différencie du Front national :
J’ai été surpris des propos de Monsieur Fillon ce matin qui à la question simple : « Qu’est-ce qui vous différencie du Front national? Quelles sont les divergences? », a répondu : « Les divergences économiques ».
Il y a probablement des divergences économiques mais ce n’est pas la première réponse qui me serait venue en tant que Républicain car ce qui différencie et différenciait jusqu’à présent la droite républicaine du Front national, c’était justement la République, ses fondements et ses valeurs.
Ne pas le dire de façon nette et forte comme premier réflex est un vrai sujet. C’est la poursuite de cette banalisation qui est contraire à ce qui peut préserver la cohésion nationale républicaine dans notre pays. Aussi, je salue volontiers Monsieur Baroin, très clair, qui a dit hier : »jamais d’alliance avec le Front national ». Il a dit « jamais », non pas parce qu’il y a des divergences économiques, mais parce qu’il situe ce Parti comme un Parti d’extrême-droite qui n’est pas dans la lignée républicaine qui doit nous rassembler sur le fond.
Bien entendu, il y a toute la place au jeu démocratique entre la gauche et la droite avec de profondes divergences économiques et sociales mais nous ne cesserons d’appeler à l’unité des Républicains sur les fondamentaux de la République. Ce n’est pas par souci de polémique que je fais cette remarque sur Monsieur Fillon, la preuve c’est queje fais aussi ce salut à Monsieur Baroin. Il y aura une occasion de le manifester très clairement aux élections municipales. « Jamais ! », c’est un bon mot d’ordre ! 

 M. Copé continue de surfer sur les polémiques et d’alimenter les fantasmes :

Toujours dans le même style incohérent et traduisant une profonde division au sein d’une droite qui, en voulant jouer de tout, ne répond à rien, M. Copé s’est fendu cette semaine d’un mail aux participants de la Manif pour tous de la semaine dernière. Dans une pitoyable tentative de récupération politique, celui qui avait dit qu’il ne se rendrait pas à la manifestation, qu’il n’en partageait pas tous les mots d’ordre, a d’un coup découvert que les élections municipales devaient être le débouché de cette manifestation, en votant bien sûr pour l’UMP.
C’est un procédé grossier, habituel pour l’UMP. Hier, M. Copé a encore essayé de développer les peurs et les fantasmes en brandissant un livre pour enfants et en mettant en doute la qualité et le sens de l’enseignement effectué par les professeurs des écoles.
Du pain au chocolat au « Tous à poil », M. Copé continue toujours sur le même niveau. L’opposition républicaine mérite d’élever le débat plus haut. Ce jeu est par ailleurs, particulièrement irresponsable puisque M. Copé continue de surfer sur les polémiques et les doutes qui ne permettent pas de mener le débat public avec la rationalité nécessaire qui empêche les extrêmes de prospérer. Les extrémistes, ceux que l’on a vu le 26 janvier à Paris, ne peuvent que prospérer sur la confusion du débat public et la démagogie.