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PS@CTU
Lundi 9 septembre 2013

Bonjour,
 
Ce week-end, M. Fillon a donné un mauvais coup à notre vie politique démocratique. Il a levé une digue supplémentaire entre la droite républicaine et celle, xénophobe, représentée par le Front national, en disant concrètement qu’il pourrait appeler à voter Front national contre le PS. Il est allé encore plus loin que le fameux ni-ni de l’UMP, qui établissait l’indifférence entre le PS et le FN, ce qui était déjà grave et constituait déjà une rupture avec le vote républicain.

M. Fillon semble perdre complètement la boussole républicaine. C’est une déception de plus, car nous pouvions espérer qu’il fasse partie de ceux qui résistent à cette dérive de l’UMP sarkozyste que nous constatons depuis des années, sur le fond et sur la forme.
Car rappelons un peu ce qu’il disait hier : en juin 2013, c’est récent, en pleine affaire Clément Méric, M. Fillon déclarait sur le plateau de 
Des paroles et des actes : «  J’appellerai toujours à voter contre le Front national ». En mai 2013, dans un documentaire diffusé sur France 3, M. Fillon revenait sur ce qui constitue, selon lui, « une différence d’approche irréconciliable » avec M. Sarkozy, en disant : «Nicolas Sarkozy pense que le Front national est à combattre parce qu’il peut nous faire battre. Moi, parce que le FN est en dehors des limites du pacte républicain tel que je le considère.» On remonte un peu plus en arrière, en octobre 2012, lors du débat interne pour la présidence de l’UMP, M. Fillon déclarait, au sujet de la stratégie du ni-ni défendue par M. Copé que « jamais (il) ne voterait pour le Front national ». 
Nous avons déjà fortement lancé une mise en garde contre ce qui se préparait pour les élections municipales. Là, le signe est clair : les candidats FN qui ne seront « pas sectaires » avec l’UMP et M. Fillon pourront avoir son soutien contre le Parti socialiste. C’est une rupture avec ce que défendait Jacques Chirac – et cela doit rappeler quelque chose à M. Fillon – c’est une rupture avec l’esprit de ce qu’a toujours défendu M. Seguin.
Un forum pour la République contre l’extrémisme le 5 octobre
Alors comme ça, un candidat d’un parti à caractère xénophobe, dont les valeurs et le programme mineraient le pacte républicain et le vivre ensemble et rejetteraient une partie de la population et de nos concitoyens, pourrait être préféré activement à un candidat socialiste, qui inscrit ses fondements, ses combats passés et actuels, dans la lignée des combats pour la République et ses valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Attention à ne pas banaliser ce que vient de déclarer M.Fillon. C’est grave et c’est peut-être la dernière digue qui subsistait entre la droite républicaine et le FN qui tombe.
M. Fillon n’aura pas résisté longtemps.
C’est d’autant plus grave que les estimations de vote aux municipales de Marseille données par le JDD, dimanche, montrent à nouveau que le climat économique, social et politique, est propice à la montée de ce courant nationaliste et xénophobe, et cela dans toute l’Europe.
Tous les républicains doivent comprendre qu’au delà des réponses économiques et sociales que nous devons apporter à ceux qui souffrent le plus, l’offensive politique est nécessaire pour opposer pied à pied les valeurs fondamentales qui permettent la paix civile et le progrès à l’obscurantisme, au repli nationaliste et à la haine de l’autre, qui ne peuvent que conduire au déclin et à la violence. La banalisation du Front national, à l’œuvre depuis quelque temps, a et aura des conséquences très lourdes pour notre démocratie s’il n’y a pas une réaction forte, d’abord de la gauche unie, mais aussi de tous les républicains. D’ ailleurs, le 5 octobre à Paris, le Parti socialiste tiendra un grand Forum pour la République contre l’extrémisme, que j’ai la charge d’organiser et d’animer, avec des universitaires bien sûr, des intellectuels, mais surtout des militants associatifs et des syndicalistes. 
Ce sera un grand moment de notre offensive politique car l’enjeu est décisif pour notre société.  Nous sommes d’ailleurs très heureux que ce matin, à l’initiative du ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, soit affichée dans toutes les écoles de la République la Charte de la Laïcité.
Défendre les petites retraites

Le pouvoir d’achat est aussi une question qui a émergé ces derniers jours dans le débat public. Je voudrais rappeler que le premier secrétaire du Parti socialiste a dit, dans son interview à La Voix du Nord ce week-end, que nous souhaitions le rapprochement de la prime pour l’emploi et du RSA activité ou la revalorisation de la prime pour l’emploi, car il faut défendre le pouvoir d’achat des salariés modestes et favoriser le retour à l’emploi. Par ailleurs, comme notre contribution le dit avec force, concernant la réforme des retraites, les petites retraites doivent aussi être défendues, et nous serons attentifs, dans la finalisation de la réforme, concernant le report de la revalorisation du 1er Avril au 1er octobre, au maintien de l’indexation des petites retraites jusqu’au niveau du SMIC.

 Syrie : l’action diplomatique de François Hollande porte ses fruits Et puis, bien sûr, l’actualité est marquée par la Syrie et le drame qui s’y déroule. Nous saluons les efforts du président de la République pour convaincre la communauté internationale de ne pas rester inactive après ce crime contre l’humanité commis par le régime de Bachar El Assad. Les résultats de son intense activité diplomatique ces derniers jours, aux côtés de Barack Obama, portent leurs fruits. Onze Etats du G20 ont réclamé samedi dans un communiqué commun « une réponse internationale forte » contre le régime syrien pour avoir utilisé des armes chimiques : USA, France, Australie, Canada, Italie, Japon, Corée du Sud, etc… Royaume-Uni compris.

Samedi l’Allemagne a fini par rejoindre cet appel, portant à 12 le nombre d’Etats soutenant cette déclaration. A l’issue de la réunion informelle du Conseil européen, les 28 Etats membres ont également affirmé dans un communiqué commun la nécessité d’une réponse internationale « claire et forte ». Cette activité montre que de plus en plus l’ensemble la communauté internationale considère qu’il y a eu un massacre chimique inacceptable et qui exige une réponse forte en Syrie.
Il peut y avoir des divergences, des désaccords sur la nature de la réponse. Beaucoup, y compris la France, veulent attendre le rapport de l’inspection de l’ONU mais, dans la communauté internationale et dans les plus grandes démocraties, nous ne pouvons regarder ailleurs au moment ou un tel crime est commis parce que il n’en va pas seulement de la protection du peuple syrien mais de la protection de l’ensemble des citoyens dans le monde et en France. C’est de cette façon que la solution politique pourra le mieux émerger. Elle reste l’objectif premier de la France aujourd’hui.

Je voudrais d’ailleurs, pour relier deux sujets dans les déclarations de M. Fillon, noter qu’ il n’y avait pas que ce qu’il a dit sur le Front national et sur cette possibilité de désistement. Il y a aussi sa prise de position par rapport à la Syrie. En France, M. Fillon semble vouloir se désister pour le Front national et sur l’arène internationale, il se désiste pour M. Poutine. Ce n’est pas de cette façon que nous pourrons avancer pour défendre nos valeurs fondamentales en France et dans le monde.