La manifestation pour tous

La manifestation d’hier a évidemment rassemblé moins de personnes que les précédentes, mais a été révélatrice :

– D’une part du fait que les Français opposés à cette loi se sont détournés des tentatives de récupération grossière clairement affichées depuis plusieurs semaines par Jean-François Copé au profit de l’UMP, qui voulait en faire une « gigantesque » démonstration de force face à la politique globale du gouvernement et de François Hollande.

– D’autre part, et c’est révélateur aussi, une bonne partie d’entre eux acceptent désormais la légitimité de la délibération démocratique, et de cette loi qui est dorénavant celle de la République. L’heure n’est plus à essayer de faire divorcer la société française, mais l’heure est plutôt à la célébration, aux fêtes qui vont célébrer ces mariages pour tous, ceux qui les attendaient depuis longtemps, pour leurs enfants qui avaient besoin de protection, et pour un débat démocratique serein.

Sur cette question, en exacerbant le débat à outrance, en créant des passerelles effectives dans la rue et même au Parlement entre le Front national et l’extrême droite, l’UMP n’a pas réussi à fracturer la société française, d’abord préoccupée à juste titre du lien social et de l’emploi. La droite a au contraire réussi à exacerber ses propres divisions, ses propres combats internes de leadership et d’ambitions personnelles.

En se laissant aller à détruire les digues républicaines qui la séparaient de l’extrême droite, pas seulement sur cette question, le poison était distillé depuis le fameux débat sur l’identité nationale et la campagne « Buissonnière » de 2012, l’UMP continue de dégénérer. Un an après sa lourde défaite, elle est toujours sans chef et sans propositions pour la France.

Ce n’est pas pour nous plaire, car nous continuons à penser que la situation de notre pays et la crise que nous affrontons nécessitent un débat démocratique serein entre notre majorité républicaine et une opposition républicaine.

Les exactions violentes commises par des groupuscules hier en marge et à l’issue de la manifestation sont le symptôme de l’irresponsabilité de ceux qui par leurs propos violents et démagogiques ont laissé prospérer, voire jusqu’à il n’ y a pas si longtemps, ont justifié le recours à la violence, au nom d’une improbable résistance.

Propos inadmissibles de M. Wauquiez

D’ailleurs, je veux souligner les propos qui ont été tenus hier sur BFMTV, qui n’ont pas été relevés à la hauteur de ce qu’ils ont signifié, les propos donc de M. Wauquiez en réaction à l’action des fascistes de Génération Identitaire contre le siège du Parti socialiste. Ses propos sont inadmissibles, et montrent que le camp Fillon n’a pas grand chose à envier au camp Copé dans l’outrance. En effet, M. Wauquiez a dit sur BFMTV, alors qu’il était interrogé sur cette attaque, «  Je pense que gentiment, lui mettre juste une petite banderole sur le sommet du … siège du PS, voilà quoi… ». Il est relancé par le journaliste qui lui dit « Ça ne vous a pas dérangé ? ». Il répond ceci : « Ça ne me semble pas dramatique, en tout cas je ne pense pas que l’ordre républicain soit compromis par cette banderole. » Édifiant, non ! Attaquer un parti politique, ce n’est pas menacer l’ordre républicain pour le vice-président de l’UMP !

Nous pensons que M. Wauquiez doit s’excuser, revenir sur ses propos, et surtout condamner clairement l’action illégale contre le PS, condamner clairement ce groupe extrémiste qui n’en est pas à sa première

Nous n’aurions pas hésité une seconde si ce groupe s’en était pris à l’UMP. Nous, nous continuons non seulement à condamner tous les fauteurs de troubles responsables des violences d’hier, mais nous demandons la dissolution de ces groupes extrémistes.

http://www.dailymotion.com/embed/video/x108yad

Loi refondation de l’école au Sénat

La majorité de gauche du Sénat a su se rassembler pour voter la loi de refondation de l’école de la République présentée par Vincent Peillon après un travail exemplaire qui a montré que le Parlement peut et doit jouer son rôle pour améliorer, préciser, enrichir. C’est une bonne nouvelle pour l’école, mais aussi pour toute la gauche, dont le combat pour l’école a toujours été un cœur battant.

Rémunérations abusives des patrons

Sur les rémunérations abusives des patrons : le Parti socialiste considère qu’on ne peut pas exclure de légiférer. Le Parti socialiste va en débattre de façon plus précise dans les jours qui viennent.

 Le « Say On Pay » dans son principe s’exerce dans 15 pays de l’Union européenne à des titres divers, et en Grande-Bretagne et au Royaume-Uni depuis une dizaine d’années. C’est un principe dont on peut s’inspirer. On dit que le Medef et l’AFEP sont prêts à mettre cela dans leur code. Pourquoi pas dans la loi pour aller au-delà de l’avis, de l’encouragement, mais pour que cela soit la règle qui s’impose ? Nous allons en discuter.

A notre avis, au-delà des actionnaires, les salariés devraient être présents dans les comités de rémunération.

Il convient de rappeler qu’après le plafonnement des rémunérations des patrons du public, nous avons maintenu la taxation à 75%, comme s’était engagé à le faire François Hollande,  pour les rémunérations au-delà du 1 million annuel payé par les entreprises du privé, donc avec la modification qui s’est imposée après l’avis du Conseil constitutionnel.

La lutte contre les inégalités qui se creusent, la moralisation des rémunérations des grands patrons, est une nécessité dans ce moment où le pays tout entier fait des efforts et où ses dirigeants à tous les niveaux doivent montrer l’exemple. C’est une condition de la confiance dans la République quand cela concerne les politiques, comme dans l’entreprise quand cela concerne les patrons.

http://www.dailymotion.com/embed/video/x108ysw

Résultats des législatives partielles des français de l’étranger

Je veux finir en évoquant devant vous les partielles qui ont eu lieu hier pour les Français de l’étranger dans la circonscription d’Amérique du Nord et d’Europe du Sud. Ce qui est manifeste, éclatant, c’est ce niveau exorbitant d’abstention de nos concitoyens à l’étranger. Ce sont des élections atypiques, on le savait. Il y avait déjà eu une grande abstention aux dernières législatives, qui étaient intervenues après l’élection présidentielle, mais dans cette situation, et après les annulations, le désarroi est encore plus grand, et le résultat est une abstention jamais atteinte, qui bien entendu discrédite un petit peu, on ne peut que le souligner, la représentativité de ceux qui pourront être élus. (Mais pas la légitimité). Il va falloir encore et encore réfléchir à ces élections. Il faut réfléchir à tous les niveaux à comment faire pour que la participation soit plus grande, pour que les enjeux soient portés.

Dans tous les cas, dans la circonscription d’Amérique du Nord, notre candidat sera face à M. Lefebvre et nous appelons massivement, le plus massivement possible, les électeurs dans ce deuxième tour à venir confirmer leur choix d’il y a un an en votant pour le candidat investi par le Parti socialiste.