Je suis intervenu en commission, afin de mettre en relief la nécessaire adéquation de l’action publique avec un secteur en profonde mutation. Dans la situation actuelle, la remise à plat du système d’aide à la presse pourrait se révéler défavorable au secteur.  La crise actuelle prend sa source dans le choc technologique auquel est confrontée la presse.  par ailleures, afin de trouver un modèle économique rentable à la presse numérique, il convient de porter à nouveau, dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances, l’application d’un taux identique de TVA pour la presse numérique et la presse papier. Enfin, pour ce qui concerne l’AFP, si je considère important de maintenir une agence de presse française au niveau mondial, ce ne peut être sous la forme d’une agence d’État. Il faut au contraire encourager l’AFP à développer ses ressources propres.

Mon intervention: 

Les problèmes soulevés par notre collègue Pierre Laurent sont essentiellement d’ordre structurel. C’est pourquoi, si la réforme annoncée au mois de juillet n’est pas exactement à la hauteur des attentes, le présent budget préserve malgré tout l’essentiel. Dans la situation actuelle, la remise à plat du système d’aide à la presse pourrait, en outre, se révéler défavorable du secteur. En effet, les aides de l’État à la presse posent le problème de l’indépendance des rédactions, dans la mesure où, abondant les trésoreries, elles permettent également de payer les salaires des journalistes. Pour ma part, j’ai toujours plaidé pour que les investissements de l’État dans la presse soient essentiellement de nature fiscale, c’est-à-dire indirects.

La crise actuelle prend sa source dans le choc technologique auquel est confrontée la presse. Afin de trouver un modèle économique rentable à la presse numérique, il convient de porter à nouveau, dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances, l’application d’un taux identique de TVA pour la presse numérique et la presse papier. Les deux supports, dont la mixité constitue l’avenir de la presse, ne doivent en effet pas s’opposer économiquement.

S’agissant de la distribution, l’État a parfaitement joué son rôle en matière financière comme dans le domaine de la médiation. Il lui reste à trouver un moyen de mieux cibler les aides en faveur de la presse d’information politique et générale. Par exemple, un taux de la TVA plus élevé, bien que réduit, applicable aux magazines permettrait de disposer de quelques marges de manoeuvre en faveur des aides au pluralisme. En tout état de cause, la presse française est particulièrement favorisée en termes d’aides publiques par comparaison à la situation qui prévaut dans d’autres pays.

Pour ce qui concerne l‘AFP, si je considère important de maintenir une agence de presse française au niveau mondial, ce ne peut être sous la forme d’une agence d’État. Il faut au contraire encourager l’AFP à développer ses ressources propres.

En conclusion, il convient de poursuivre la réforme des aides à la presse, notamment pour ce qui concerne le ciblage de la TVA même s’il n’est pas si simple de distinguer ce qui relève ou non de la presse d’information politique et générale. Pour autant, dans un contexte de contrainte budgétaire, je souhaite que notre commission donne un avis favorable à l’adoption des crédits du programme 180 « Presse ».

M. Pierre Laurent est rapporteur pour avis sur les crédits du programme « presse » de la mission « Médias, livre et industries culturelles » du projet de loi de finances pour 2014.

Vous pouvez retrouver les débats ici : http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20131118/cult.html#toc5