(AFP) – 02/12/2009

RENNES — Martine Aubry a bouclé mercredi à Rennes son Tour de France du projet du PS pour 2012, en proposant aux Français une « nouvelle donne économique, durable » et « sociale » et en dessinant les contours de « la France qu’on aime », face à celle de Nicolas Sarkozy.

En appelant aux mânes de Ferry, Jaurès, Blum, Zola, Camus, Césaire et à l’héritage des Lumières, la patronne du PS a prononcé un discours offensif de plus d’une heure devant plus de 500 personnes réunies dans une ancienne halle.

Sans « décliner le projet des socialistes pour 2012 », qui est « en chantier », Mme Aubry a appelé, à l’issue de sa tournée de deux mois dans huit villes, à « changer », « réinventer les réponses aux défis de la mondialisation, des chocs démographiques, écologiques et technologiques ».

« C’est une nouvelle donne que nous devons proposer », a-t-elle fait valoir. « Une nouvelle donne économique et durable » avec un « Etat stratège » qui « devra donner trois directions »: « mutation écologique de notre industrie, révolution numérique de nos services, transformation biologique et raisonnée de notre agriculture ».

Prônant une « social-écologie », elle souhaite « une nouvelle donne sociale fondée sur un autre partage des richesses » avec une « sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie ».

Il faut aussi « une nouvelle donne démocratique face à un président autocratique », lance-t-elle. S’en prenant à Nicolas Sarkozy sans le nommer, la maire de Lille a déploré que le « modèle social » de la France « se fissure ». « Les responsables, ce sont ceux qui favorisent les égoïsmes au détriment du collectif », « ceux qui au nom de l’identité nationale, tentent de diviser les Français au lieu de les unir ».

Ce débat-là « ne nous intéresse pas », a-t-elle assuré, citant de Gaulle: « il y a deux catégories de Français, ceux qui disent qu’il y a deux catégories de Français et les autres ».

« L’identité de la France, ce n’est pas la droite, ce n’est pas la gauche, c’est bien plus, c’est la République », a-t-elle lancé.

Dans le train pour Rennes, Mme Aubry avait assuré qu’elle ne tiendrait pas « un contre-discours à l’identité nationale » de Nicolas Sarkozy, mais un « discours sur l’identité de la France, la France qu’on aime » que veulent « retrouver » les Français.

Pour le député PS Christian Paul chargé du Laboratoire des idées, cette tournée a été une « façon de remettre en mouvement un PS qui sortait d’une période difficile ». « Les gens, même s’ils nous critiquent beaucoup, nous ont dit qu’ils avaient besoin de nous », assure le sénateur David Assouline qui a piloté ce Tour « pas médiatique » d’un PS « qui travaille ».

Alors, ce tour de France, tremplin pour une candidature d’Aubry en 2012? La première secrétaire, elle, élude la question.

« Ce n’est pas une pré-tournée de primaires », assure M. Assouline pour qui Mme Aubry est « porteuse d’un collectif ». Et « il n’y aura pas de salut sans la victoire du collectif », assure cet ancien proche de Ségolène Royal.